29 janvier 2012

Les brésiliens de l'année 2011, par le newsmagazine Istoé

Et voilà. J'ai laissé passer la fin de l'année 2011 sans publier mon traditionnel billet sur les brésiliens de l'année, vus par les médias (Istoé, déjà, l'excellent news, en 2009, ou Epoca, son concurrent du groupe Globo, en 2010). Qu'à cela ne tienne, comme je sais (les statistiques ne mentent pas :) qu'il s'agit des posts parmi les plus lus par mes aimables visiteurs, je me résous, même avec un honteux atrasão (gros retard), à vous faire part des citoyens brésiliens que Istoé a honorés pour leur remarquable (?) action en 2011.



# Le Grand Prix, toutes catégories confondues : 
En 2009, c'était l'ex-président Lula qui était distingué. Sans surprise (sans originalité ?), c'est Dilma Rousseff, l'actuelle "tenancière" du Planalto, qui est consacrée. Il faut dire qu'avec un taux d'approbation record de 71% des brésiliens après un an de mandat (plus que les 69% du second mandat de Lula), l'ancienne pasionaria d'extrême-gauche devenue la première femme à présider notre beau Brésil dépasse les plus folles espérances de son mentor-créateur, Lula himself, en matière de gestion de l'héritage luliste. Pourtant, force est de constater que l'année 2011 n'a pas été révolutionnaire en matière de réformes et de décisions politiques, Dilma se chargeant d'assurer les fondamentaux (contrôle de l'inflation et des taux d'intérêts, principalement)...tout en se séparant tout de même de 7 de ses ministres (pour corruption, trafic d'influence, etc...) ! Et si c'était le facteur principal d'une telle popularité ?...

Dilma, plus forte que Lula ?

# Homme politique de l'année :
"Je ne suis ni de droite, ni de gauche, ni du centre, mais de tous ces bords à la fois". C'est l'auteur de cette phrase somme toute mémorable qui a été choisi par Istoé comme politicien brésilien de l'année, je veux parler de Gilberto Kassab, l'actuel maire de São Paulo et président du tout nouveau parti (de gauche-centre-droit donc) qu'il a lui-même fondé à la fin de 2010, le Parti Social-Démocrate (le PSD, tout un programme, donc). De fil en aiguille, et grâce à l'habileté toute politicienne de ce fils d'immigrés libanais, qui a su débaucher nombre de parlementaires, le petit PSD est devenu grand : il est aujourd'hui le 3ème parti représenté au congrès (derrière le PT de Lula / Dilma et le PSDB de José Serra), et est parvenu à attirer dans ses rets des personnalités honorables et populaires, tel l'ancien président de la Banque Centrale brésilienne, Henrique Mereilles. Tout ceci ne fait ni un succès électoral, ni ne garantit un futur doré à l'homme dont le goitre promet déjà de rivaliser avec notre Edouard B. national, mais il lui assure déjà une position enviable sur la scène politique brésilienne.

Ni de droite, ni de gauche, bien au contraire ?

# Prix de la "citoyenneté" :
Un titre étrange que voilà. Mais attribué à une personnalité incontestablement "star" de 2011, en l'occurence le Secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio, le gaucho-carioca (il est originaire du Rio Grande do Sul, dans le sud du pays) José Mariano Beltrame. Son fait de gloire : être le grand concepteur-ordonnateur des fameuses UPP, ces Unités de Police Pacificatrice qui ont pour rôle d'assurer durablement la sécurité dans les communautés de Rio, jusqu'alors livrés à la guerre des gangs et aux trafics en tout genre. Malgré quelques couacs (comme l'arrestation en septembre 2011 du commandant de l'UPP de Santa Teresa, accusé de corruption et de détournement d'argent), force est de constater que cette stratégie a profondément modifié le quotidien des dizaines de milliers (voire centaines de milliers aujourd'hui, avec les "pacifications" récentes et rondement menées des grandes favelas, Rocinha et Vidigal) d'habitants des quartiers déshérités de la mégapole fluminense, leur assurant en premier lieu un droit fondamental, la sécurité, ou la garantie de ne pas sortir de chez soi et de prendre une balle perdue. Ce faisant, Beltrame a acquis aujourd'hui un incroyable statut d'intouchable, voire de rock-star (samba-star ?) auprès des cariocas, tant et si bien que nombreux sont ceux qui pensent qu'il a le profil idéal pour être le prochain gouverneur de l'Etat de Rio. Rendez-vous en 2014 pour valider cela !

Super Mari(an)o

# Homme de culture de l'année :
Antonio Candido de Mello e Souza, le grand intellectuel, essayiste et homme de lettres carioca (il est né à Rio de Janeiro en 1918) est distingué par Istoé dans le domaines des arts et de la culture. Moins pour son actualité en 2011 (il n'a pas été particulièrement productif cette année, à 93 ans révolus) que pour récompenser l'ensemble de sa brillante oeuvre, dont le clou est certainement cette "Formation de la Littérature Brésilienne", écrite en 1959, et qui doit être le livre de chevet de tout étudiant (brésilien) en lettres qui se respecte.

Antonio et ses livres

# Sportif de l'année :
Coup de tonnerre dans le landerneau sportif do Brasil : ce n'est pas un footballeur qui a été élu cette année ! Mais malgré cela personne ne contestera la pertinence du choix du newsmagazine, tant Anderson Silva, 36 ans, le (multi) champion actuel, catégories poids moyens, de l'UFC (Ultimate Fighting Championship, cette discipline de lutte free-style et hyper-violente qui passionne les brésiliens) a occupé l'espace médiatique tout au long de l'année 2011, le tout culminant le 27 août dernier à Rio, avec la 134ème édition de l'UFC, durant laquelle Anderson "The Spider" Silva a défoncé (passez-moi l'expression) le pauvre japonais Yushi Okami. La vidéo ci-dessous en apporte la plus parfaite démonstration (âmes sensibles s'abstenir) :


Bon, personnellement, je préfère un bon vieux clasico Flamengo-Corinthians (Anderson Silva est d'ailleurs un Corintiano doente, soit un supporter fanatique du club paulista, champion en titre du Brasileirão), mais il faut avouer que le spectacle est impressionnant, à défaut de faire appel aux instincts les plus nobles de la race humaine...

Rendez-vous début 2013 pour partager sur les Brésiliens de l'année 2012 !

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...