29 avril 2011

Week-ends autour de Rio (2/3) : Ilha Grande

Oui. Je sais. Je vous ai déjà parlé de la fascination, voire de l'adoration, que je peux avoir pour cette île renversante qu'est Ilha Grande. Je vous en avais dressé un portrait flatteur ici, en novembre 2009, et vous vous en souvenez tous, n'est-ce pas ? ;) Mais à l'occasion de mon deuxième volet sur quelques incontournables de l'Etat de Rio, je me voyais mal ne pas revenir une nouvelle fois sur ce lieu divin, et ce d'autant plus que nous avons eu le plaisir d'y retourner récemment, et d'y bénéficier, ô miracle, d'un temps radieux -ne pas oublier en effet que Ilha Grande se situe sur la Costa Verde, qui s'étale sur plusieurs centaines de kilomètres entre Rio et le port paulista de Santos, et que s'il elle s'appelle Costa Verde (exubérante forêt tropicale), c'est bien parce que la pluie est un invité assez fréquent des lieux !

Ce nouveau séjour sur la plus grande île de la côte fluminense a été l'occasion de plusieurs balades, en mer et en forêt, toutes plus belles et agréables les unes que les autres (tiens, une petite carte ci-dessous pour vous aider à vous y retrouver) :

Cliquez pour agrandir !

- Jour 1 : virée en lancha (bateau à moteur) diablement rapide jusqu'à la fameuse Lagoa Azul, une somme de petites criques enchanteresses situées au nord de l'île. De superbes fonds marins, avec des poissons multicolores dans tous les recoins, un petit hippocampe jaune (quel animal étrange), mais pas de tortue marine, alors que le coin en abrite un bon nombre.

- Jour 2 : formidable balade au coeur de la jungle tropicale (la fameuse et touffue Mata Atlântica), nous conduisant depuis le village d'Abrãao jusqu'à la petite anse do Pouso, où arrivent les saveiros (bateaux à voile) qui déposent les hordes de baigneurs en direction de la magnifique plage de Lopes Mendes. Sur le chemin, des points de vue exceptionnels sur Abrãao, la petite plage d'Abrãozinho ou la plage de Palmas s'offrent à nous. Il me semble que j'use et abuse des superlatifs, mais je vous promets que je ne force pas le trait...pour preuve la collection de photos qui va suivre ! ;)

- Jour 3 : un nouveau tour en lancha, pour une journée encore plus incroyable que les deux premières. En chemin pour notre premier arrêt, la bucolique et "lostienne" plage de Dois Rios (et sa prison désaffectée), nous croisons un énergique espadon, des myriades de poissons-volants et surtout, un groupe d'une trentaine de dauphins avec lesquels nous naviguons pendant de nombreuses minutes (voir la vidéo ci-dessous !). Après Dois Rios, plan barbotage du côté de la jolie crique du Caxadaço, puis arrêt dantesque (positivement !) sur le côté sauvage -mais aux eaux plus calmes- de la mythique Lopes Mendes. De nouveau, des fonds marins peuplés d'une ribambelle de poissons, on ne s'en lasse pas...

Lagoa Azul
Lagoa Azul : ça grouille ! 
Vue sur Abrãao depuis la randonnée vers Pouso
Vue sur Abraozinho depuis la randonnée vers Pouso
Praia do Pouso
Caxadaço
Lopes Mendes
Vue depuis Abrãao sur le pico do Papagaio
Vue devant la Pousada do Canto


Sur un plan plus pratique, nous avons logé dans notre petite pousada préférée, la jolie Pousada do Canto et ses tons de jaune et bleu (et sa petite piscine idéale pour les garçons !). Dîners chez Lua e Mar, bien entendu (avec une moqueca un poil en-dessous de ce à quoi nous étions "habitués" -mais boa demais quand même !), puis chez l'excellent Pé Na Areia (un succulent risotto aux crevettes, en particulier).

Au final, quand le temps est au beau fixe et que la foule d'un feriadão n'a pas envahi l'île tant recherchée, je crois vraiment qu'Ilha Grande fait partie des quelques rares destinations dans le monde où la forêt immaculée, la mer et sa riche faune et flore marine et les plages de sable ocre ou blanc (plus de 100 sur toute l'île) forment un écrin prodigieux où l'on imagine aisément passer le reste de ses jours. Est-il besoin de vous recommander plus avant de vous y aventurer, si la chance vous ait donné de traîner dans les alentours de Rio ? ;)

27 avril 2011

Juninho de retour à Vasco de Gama !

Petit intermède footballistique dans ma séquence voyage évoquée hier, pour vous annoncer la signature du milieu de terrain Juninho Pernambucano, l'ex-idole lyonnaise aux 7 titres de champion (il aura fait du mal à mon coeur vert celui-là...), dans son club d'origine et de coeur, le Vasco de Gama de Rio de Janeiro ! J'avais déjà évoqué la possible venue de celui qui est surnommé le "Reizinho" (le petit roi) par les vascainos lors de contacts entre la direction du club et le joueur en novembre 2009 (voir la news sur feu Goooooooooooool !, ici même). Ca ne s'était pas fait à l'époque, Juninho ayant préféré palper du pétrodollar à Al-Gharrafa au Qatar plutôt que de revenir ramer dans une équipe alors en Série B du championnat brésilien. Il s'est donc décidé à boucler la boucle, en revenant jouer le Brasileirão de 2011, à 36 ans bien tassés (mais "pas en vacances, ni pour une action de marketing", promet-il), pour le club avec lequel il a remporté deux fois le championnat du Brésil (1997, 2000) et la Copa Libertadores (1998).

Juninho et le président de Vasco, Roberto Dinamite
Mine de rien, avec Juninho (qui, fait notable, touchera seulement le salaire minimum -565 R$...mais avec de fortes primes en cas de succès), Felipe, Eder Luis, Alecsandro, Diego Souza, Dédé, Fernando Prass...Vasco va présenter une équipe qui a de la gueule pour le championnat à venir...s'il garde tous ces joueurs bien entendu ! D'ici là, il y a surtout une petite finale de la Taça Rio à jouer ce dimanche contre mon Flamengo, sans l'idole juninhenne, et je compte bien sur Ronnie et compagnie pour démontrer à Juni et à sa troupe qui sont les patrons dans l'Etat de Rio ! :) Petit post à venir prochainement sur le sujet !

25 avril 2011

Week-ends autour de Rio (1/3) : Arraial do Cabo

Si Rio de Janeiro est évidemment LA cidade maravilhosa, il n'en reste pas moins que le petit Etat de Rio et ses 45.000 km² (bon la taille de la Suisse quand même...:) renferme quelques joyaux naturels ou coloniaux qui valent, quasiment pour chacun d'eux, le voyage depuis notre bonne vieille France. Je vous ai déjà parlé sur ce blog d'Ilha Grande la sauvage, de Paraty la coloniale ou encore de Buzios la tropézienne. Les dernières semaines peuplés de feriadãos à rallonge (et la venue de plusieurs amis en famille !) nous ont permis de découvrir de nouveaux lieux assez incroyables, pour qui aime soit le farniente sur des plages de rêve (Arraial do Cabo), soit des randonnées parfaites en plein coeur de la forêt tropicale couplées à des découvertes aquatiques et magiques (Ilha Grande, encore une fois), soit des visites au sein des fazendas ("fermes") de café chargées d'histoire (Valença, Conservatoria...). C'est l'objet des 3 posts à venir sur le blog du frenchman ! :)

Commençons donc notre petit périple en découvrant Arraial do Cabo, cette petite cité balnéaire de la Costa do Sol fluminense, située à environ 150 kms à l'est de Rio, sans grand charme apparent, il faut le dire (rien à voir avec les fastes historiques d'un Paraty ou le côté trendy et leché d'un Buzios), mais qui recèle en son sein rien de moins que les plus belles plages de l'Etat de Rio (bon, Lopes Mendes ou Dois Rios à Ilha Grande sont également magnifiques, mais les eaux y sont plus agitées et moins cristallines !). Il faut donc accepter de transiger quelque peu sur le logement (aucune pousada à Arraial do Cabo n'est digne d'un Bucaneiro ou d'un Porta do Ceu, pour ne citer que deux pousadas que nous aimons bien à Buzios) et sur les balades de bord de mer en début de soirée (on est bien loin de l'agitation branchée de la Rua das Pedras, à Buzios toujours), pour pouvoir découvrir les trésors de sable et d'eau qui font la fierté des habitants de la bourgade.
Tout d'abord, la Praia do Forno, située dans une superbe anse accessible depuis le port d'Arraial, uniquement à pied (ou en bateau) grâce à une jolie promenade d'une quinzaine de minutes à travers les "kékés" locaux. La vue depuis le belvédère quelques minutes avant d'arriver à la plage est simplement sublime. On trouve facilement de la place pour poser sa serviette, la majorité des touristes préférant s'aventurer à bord de l'un des nombreux bateaux garés au port pour faire le passeio vers les plages plus éloignées. Le masque et le tuba sont hautement recommandés pour jeter un oeil sur la faune et la flore marine, en barbotant dans des eaux calmes et cristallines.


Vient ensuite un ditpyque qui frôle là aussi la perfection, en l'occurence la Prainha do Atalaia, située derrière le morro du même nom, et que l'on rejoint (en voiture, c'est beaucoup mieux !) en suivant un chemin de terre assez cabossé qui s'enroule autour du morro sur son côté gauche, avec en face la Praia do Farol, une anse sauvage et immaculée lovée au pied de l'Ilha de Cabo Frio. Cette dernière n'est accessible qu'en bateau, et vous n'aurez aucun mal à trouver nombre d'escunas (les petits voiliers de pêcheurs) qui vous proposeront de vous y emmener (avec étapes minutées et obligatoires à Atalaia et à la Gruta Azul -Grotte Bleue- située sur l'océan...). Pour notre part, forts de notre superbe Citroën Picasso C4, nous avons choisi la voie de l'indépendance en traçant le chemin sinueux qui mène jusqu'à Atalaia...tout en bénéficiant d'une belle vue, même de loin, sur Farol. Atalaia, donc, et sa mer fraîche et limpide, son sable blanc qui crisse sous le pied tant il est fin, et ses quelques parasols accueillants pour fuir les brûlures d'un soleil radieux.

Prainha do Atalaia
Praia do Farol, au loin et Ilha do Cabo Frio 
Praia do Farol 
Tenez, je vous fournis également un petit plan des lieux (j'adore les cartes ! :) qui vous permettra d'avoir une meilleure idée de comment tout ce negocio se construit (cliquez sur la carte pour l'agrandir)...Merci à l'escuna Frôr do Amor pour le prêt gratuit !


Ah, et un dernier petit mot tout de même sur la vie pratique : nous avons logé dans la Pousada Capitão n'Areia, qui a le grand atout d'être très bien située, sur la plage centrale (Praia dos Anjos), à défaut d'offrir des prestations de haut vol : la pousada devait être très bien il y a vingt ans, mais sent aujourd'hui le poids des années et d'un entretien que je qualifierais d'erratique...et les prix sont calés sur ceux de Buzios (280 R$ la nuit pour une chambre !). Une autre option qui me paraît plus qualitative est de loger à Sentinelas do Mar, en hauteur, sur les pentes du morro d'Atalaia. Sinon, finalement, Buzios n'est qu'à 50 kms...

07 avril 2011

"Rio", le film : la meilleure campagne touristique de l'histoire de Hollywood !

Oui, je sais, vous allez me dire : au vu de la déferlante médiatique qui s'abat des deux côtés de l'Atlantique à propos de "Rio", le film d'animation qui relate la découverte de notre Cidade Maravilhosa par Blu, un beau perroquet bleu qui ne sait pas voler, quelle peut être la justification de produire encore un nouvel article sur ce joli produit du 7ème art qui promet de concurrencer très sérieusement le "Tropa de Elite 2" et ses 11 millions d'entrées (record national) dans notre beau Brasil ?
Eh bien, simplement vous faire partager l'excellentissime chronique de Joaquim Ferreira Dos Santos, l'éditorialiste culturel du quotidien "O Globo" (voir ici le dossier spécial "Rio" du Globo Online), parue en début de semaine sur l'évènement cinématographique de cet automne carioca, et qui décrit à merveille, et avec une certaine causticité, le changement de perception sur Rio-la-ville que le monde entier va expérimenter grâce à cet opus animé de 90 mn, qui fera plus pour la réhabilitation de la cité carioca que mille campagnes promotionnelles de son Office du Tourisme !


Je vous laisse avec Joaquim, donc...
"Vous êtes prêts ? Après 'Rio', innombrables sont ceux qui vont vouloir connaître le 'peuple le plus heureux au monde' !...Il y avait déjà la perspective d'organiser la plus belle des Coupes du Monde de Football, la responsabilité de fasciner le monde avec le show d'ouverture des Jeux Olympiques, et voilà  que surgit maintenant le défi de rendre réelle une ville de dessin animé, la scène en 3D du peuple le plus heureux au monde, où les perroquets tombent amoureux et assurent la descendance des l'un des plus belles espèces du monde animal. Voici qu'arrive donc, avec ce joli film de Carlos Saldanha (le réalisateur -carioca- de 'L'Age de Glace'...et donc de 'Rio', ndlr) la plus grande publicité touristique qu'une ville n'a jamais eu d'Hollywood. Rien ni personne (même avec l'aide de l'eau de coco ou des Biscuits Globo !) ne parvient à être si spectaculaire dans la vie réelle.
Rio jusqu'à hier était la ville de la fin du monde, le lieu où les bandits venaient dépenser leur argent gagné salement, une civilisation régie par l'absence de lois -que l'on expliquait paresseusement par le fait qu'il n'existait pas de péché possible en dessous de l'Equateur. C'était le flying down de Rio, le lieu où personne-ne-venait, le repaire d'anciens nazis, le sexe cheap, la ville où tout part à vau-l'eau. Le cauchemar où les Simpsons devaient lutter contre les serpents en pleine rue. L'on trouvait ici la forêt inhospitalière, les décharges à ciel ouvert, les coliformes fécaux sur la plage, on kidnappait l'ambassadeur des Etats-Unis. Les touristes qui venaient ne pouvaient pas se plaindre de ne pas avoir été prévenus : les favelas criminelles étaient présentes dans tous les films.




Désormais, on fait de Rio la Terre Promise -et le carioca n'a pas encore entendu le message venant de ses pairs internationaux seulement à cause de la mauvaise réception sur son cellulaire...Personne n'a encore passé de la cire sur les meubles que déjà les visiteurs arrivent. Ils espèrent rencontrer le peuple le plus heureux de la terre, entamant des pas de samba avec classe tout en donnant des informations précises sur les meilleures soirées de Lapa. Vive les rodas de samba, l'açai et le frescobol au bord de l'eau !
'Rio', le film, entame sa tournée triomphale à travers le monde en cette fin de semaine et renforce encore plus le sentiment mondial et récent qu'il s'agit bien de la ville où il faut être lors de cette décennie. Ainsi, sans que les rues n'aient besoin de voir leurs chaussées refaites, et les hommes locaux éduqués au fait que cela ne se fait pas d'ouvrir sa braguette en public, Rio vient de se voir décerner par le Wallpaper le titre de ville la plus fascinante. Le métro n'a que quelques stations, mais les gays s'en fichent bien. Les aéroports sont préhistoriques, mais les jeunes remplissent les auberges d'Ipanema.
Rio de Janeiro est maintenant une ville entourée de toutes parts par des araras bleus, et le monde, enthousiasmé par un film qui traite de l'expérience d'un homme qui souhaite vivre en harmonie avec la nature, va vêtir des millions de bermudas à fleur pour combler sa curiosité.




Jusqu'alors, Rio était synonyme de fin du monde, voilà que la ville est devenue en deux temps trois mouvements le meilleur endroit de la terre. 'Cidade de Deus', l'ultime oeuvre cinématographique que la planète a reçue sur la vie ici, est oublié. C'était le royaume des gangs jusqu'à la nuit dernière, les blocos amusants du Carnaval ont pris le pouvoir ce matin. Tout cet espoir né à l'international, de fuir les problèmes que l'on a chez soi et d'être heureux ici, est finalement une petite chose. Venez-donc ! Le problème, c'est que la nature est prête, mais il va falloir transiger avec les acteurs locaux, les conducteurs de taxi (ceci dit, qui restent mille fois plus sympas que leurs homologues parisiens, ndlr :), les garçons de café (même topo, ndlr), les urineurs de rue, les livreurs de pharmacie ou les petits voleurs à la tirée.
Avec ce 'Rio' sur toile, les hordes de touristes vont déferler sur la ville à la recherche d'un merveilleux sandwich au feijão, mais au moment de rentrer dans leurs pénates, ils seront bien ennuyés avec ces conducteurs de bus roulant à des allures folles, avec ces ados qui s'amusent à la balle à chaque feu rouge en quête de quelques centavos, le tout sans un réseau de transport "civilisé", et des bouchons à n'en plus finir.
Le cinéma carioca est beau, personne ne le conteste, mais, même avec force caipirinhas et autres cavaquinhos, il va falloir quand même penser à demander à un officiel de veiller à ce que tout le monde reste civilisé et d'indiquer les meilleurs endroits pour le public raffiné qui va venir nous rendre visite."

"Rio", le film, sortie nationale au Brésil ce vendredi 8 avril. En France, il faudra patienter (un peu) jusqu'à mercredi prochain, le 13 !
Et allez, les deux premières minutes du film, pour se faire plaisir ! Sambaaaaaaaaaaaaaa !!

04 avril 2011

Terr'Ativa, une ONG remarquable au Morro do Fuba

Lorsque l'on évoque Rio, on pense bien entendu immédiatement aux paysages de carte postale, à la baie de Guanabara, au Cristo du Corcovado, au Pão de Açucar, aux mythiques plages de Copacabana et d'Ipanema...Cependant, Rio de Janeiro est loin de se réduire à ces quelques clichés où se concentre l'attention des visiteurs et des médias, c'est une mégalopole de près de 7 millions d'habitants, s'étendant du nord au sud sur plus de 50 kilomètres. Et c'est aussi un concentré du Brésil, avec la passion et la chaleur qui emplit les âmes de chacun de ses habitants, mais aussi, et infelizmente, avec ses dramatiques inégalités et ses quartiers (majoritaires) défavorisés, ses trop fameuses favelas (que les habitants préfèrent appeler comunidades -communautés- le terme favela étant malheureusement trop souvent associé à violence, vol ou trafic de drogue).

C'est pour lutter contre ces préjugés, mais aussi pour découvrir le travail de Terr'Ativa, la branche brésilienne de l'ONG française Terr'Active (et vous le faire partager aujourd'hui), que je suis me suis rendu au Morro do Fuba, un "complexe" de 3 communautés et d'environ 15.000 habitants, situé dans la Zona Norte de Rio, dans le traditionnel quartier de Cascadura (lui-même voisin de Madureira, le formidable quartier carioca où est née l'incontournable samba). L'invitation avait été lancée quelques jours auparavant par la charmante Anne-Cécile, une lyonnaise en stage longue durée au sein de l'association, et par Renata, la coordinatrice du projet Terr'Ativa à Rio (en photo ci-dessous aux côtés de mon amie Stéphanie, qui m'a fait le plaisir de m'accompagner durant cette visite).

Anne-Cécile, Renata et Stéphanie..sur les toits ! 
Vue de Fuba
Anto devant le tag Terr'Ativa :)

A la différence de ses cousines de la Zona Sul (Dona Marta, Cantagalo, Babilônia...), les favelas de la Zona Norte, éloignée des feux des projecteurs et plus difficile d'accès, sont habituellement les laissées pour compte du travail des ONG, qui concentrent le gros de leurs efforts dans les communautés "exposées" de Botafogo, Ipanema ou Leme. Terr'Ativa a fait un autre choix, plus courageux mais aussi plus délicat (en particulier pour ce qui concerne la recherche de parrains financiers), en installant, au coeur d'une petite maison à l'entrée de la comunidade de Fuba, un centre éducatif à destination des enfants de celle-ci. La mission de Terr'Ativa se décline en deux programmes distincts :

- "Tico-tico no Fuba", qui accueille aujourd'hui près de 70 petits entre 7 et 12 ans, mêlant soutien scolaire, jeux créatifs et activités sportives. L'un des exercices, pas forcément le plus évident, pourrait être intitulé la "quête du silence" : l'objectif est de faire le silence au sein d'un groupe de 15 à 20 enfants, pendant au moins 30 secondes. Le résultat ? En vidéo ci-dessous ;)


En classe et heureux de l'être :)
Le Morro vu par les enfants
Leçon dans le couloir 
File en attendant le brossage des dents ! 

- "Angu sem caroço" est le programme mis en oeuvre pour environ 30 adolescents de Fuba, où les professeurs mènent également des activités artistiques, mais aussi des discussions de groupe dans le but de sensibiliser les jeunes aux sujets de société (éducation, santé, politique, sexualité), et les conseillent dans leurs prémices d'orientation professionnelle et d'insertion sociale.

Le "prof" Fabio avec Ana Clara, et quelques accords de guitare...
Mais Renata en parlera beaucoup mieux que moi, sur cette vidéo empruntée au site de Terr'Ativa :


Terr'Ativa por tdmsolidaire

Les projets de l'association sont également nombreux : en plus de souhaiter étendre le nombre des enfants concernés par les programmes déjà cités (l'objectif est de doubler si possible les effectifs), Renata et Anne-Cécile souhaiteraient mettre en oeuvre un programmé dédié aux femmes et mères de Fuba, une activité de fabrication de sacs à main qui permettrait de gagner un peu d'argent, de faire travailler ensemble les femmes de la communauté, mais aussi de donner des cours d'alphabétisation aux nombreuses mères qui ne savent ni lire ni écrire -près de 20% d'analphabétisme dans le quartier). 

Bien entendu, tout ceci a un coût, et l'association recherche activement de nouveaux parrains susceptibles d'investir dans ces nouveaux projets (et de "sécuriser" également l'existant). A titre d'exemple, la mise en oeuvre du programme "coopérative de sacs à main" pour ces dames de Fuba coûterait environ 9.000 € (matériel, professeurs, ordinateurs...). Je profite donc de ma communauté bloguesque pour lancer un appel à soutien : toutes les bonnes volontés, les bénévoles, les entreprises prêtes à investir sont les bienvenus pour aider à la pérennité du projet ! Un seul contact : Renata de Oliveira Santos, terrativa@terrativa.org,  +55 (21) 8682-6664

Guilherme, Lucas, Marcos, Rafael, Marcelo, Jadson...et bien d'autres vous remercient par avance ! 



LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...