06 décembre 2012

Oscar Niemeyer est mort

Je sors ce blog du mutisme dans lequel il croupit depuis quelques mois pour me joindre à la cohorte d'hommages qui n'ont pas manqué de fleurir ces dernières heures suite à l'annonce de la disparition, à 104 ans, du plus grand architecte brésilien de l'histoire, l'un des plus grands articles du 20ème (et 21ème !) siècle, le grand Oscar Niemeyer.

La Une du Globo.com du jour

Il laisse derrière lui une oeuvre foisonnante, plus de 600 réalisations, au Brésil et dans le monde (dont le légendaire siège du parti communiste place du Colonel Fabien à Paris) conçues tout au long de ses 70 ans (!) de carrière.

Le blog du "Frenchman" a déjà eu l'occasion de témoigner son admiration et son attachement à Niemeyer. J'ai par exemple adoré le week-end passé à Brasilia, une ville littéralement imaginée ex nihilo par le génial créateur et arpentée de long en large par Bebel dans L'Homme de Rio (ci-dessous l'extrait en question ;), j'ai visité et aimé la superbe demeure qu'il s'est fait construire dans la forêt de Tijuca sur les hauteurs de Rio, et je suis le voisin de l'immeuble dans lequel il travaillait encore récemment, sur le bord de mer de Copacabana.


Je vous laisse en compagnie de quelques une de ses plus célèbres oeuvres, dans un joli carrousel proposé par Globo.com.  

01 septembre 2012

Le PIB brésilien en rade, nuages durables sur l'économie ?

Et si le Brésil, eldorado annoncé pour les investisseurs de tous bords désespérément à la recherche de relais de croissance face à une Europe et une Amérique atones, n'était qu'un feu de paille, ou pire, un miroir aux alouettes ? Et si finalement l'année 2010 et les 7,5% de croissance qu'a connu la première économie d'Amérique Latine était l'exception, et non la règle ?

Le Brésil qui croît, oui, mais jusqu'à quand ? 

2011 et les 2,7% de hausse du PIB du Brésil avait déjà montré les premiers signes d'un essoufflement inquiétant de l'économie de la 6ème puissance mondiale (dépassant la Grande-Bretagne), qui avait réussi à donner le change grâce à une excellente tenue de la consommation intérieure, malgré -déjà- un niveau d'investissements très en deçà des besoins du pays (19% du PIB, vs 35% en Chine par exemple), en particulier pour pallier l'inquiétant déficit en matière de transports publics.

Et voici qu'en 2012, les mauvaises nouvelles ont succédé aux prévisions toujours plus pessimistes, au fur et à mesure que le premier semestre avançait : d'une projection de croissance initiale à 3,3%, on est passé à 2,9% en février, puis à 2,3% en juin...avant que les analystes ne découvrent l'ampleur des dégâts : l'IBGE a publié hier les chiffres de croissance du PIB pour le 1er semestre, atteignant un misérable 0,6% vs la première moitié de l'année 2011 !

Comment expliquer une performance aussi inquiétante pour un pays qui dispose pourtant d'un tel potentiel de croissance (population jeune, richesses naturelles abondantes, évènements majeurs dans le viseur -Coupe du Monde de Football en 2014, Jeux Olympiques en 2016...) ? La faute est à imputer principalement à un double phénomène :
- L'incapacité du pays à accélérer les investissements, publics comme privés : ceux-ci ont au global décru sur  cette première partie de l'année, s'établissant désormais à un petit 17,9% du PIB. Gangrénés par une bureaucratie effrayante et une corruption endémique, les investissements d'états (à travers les fameux PAC - Plan d'Accélération de la Croissance) sont systématiquement en retard sur les prévisions, et les effets d'annonce à coups de milliards de R$ ne suffisent plus à masquer l'incurie : on apprenait ainsi en juin (moitié de l'année donc) que seulement 15% des investissements prévus sur l'année 2012 avaient été exécutés ;
- L'essoufflement de la consommation intérieure du pays, moteur historique de la croissance (en progression constante depuis 35 trimestres, soit quasi 9 années ininterrompues de hausse), mais une consommation vérolée par un endettement inquiétant des ménages : de 25% en 2007 à...45% en 2012 ! Quand près de la moitié des revenus des ménages sont absorbés par les dettes avant même de commencer le mois, c'est que ça ne sent pas très bon !
Une bonne nouvelle néanmoins dans ce sombre tableau : le chômage, au plus bas depuis 10 ans, se maintient aux alentours de 5% de la population active (officiellement...).

Endettement des familles : le graphe qui fait peur ! 

Et la suite ? Elle semble morose au moins pour ce qui concerne 2012, avec une projection de croissance annuelle qui ne devrait pas dépasser les 1,3%. Pour 2013 et les années suivantes, les économistes, le ministre de l'économie, les patrons de banques se veulent rassurants, insistant sur le fait que le pays aurait touché le "fundo do poço" ("le fond du trou"). J'avoue que j'ai un peu du mal à souscrire aveuglément au scénario de la "retomada" (la "reprise"), les fondamentaux (investissements, industrie, consommation) ne me semblant encore une fois guère rassurants. Quand on sait que l'agriculture seule a contribué pour 70% de la croissance de ce premier semestre 2012, on se dit que le Brésil s'appuie sur jambe de bois qui peut craquer à tout instant. Bien sûr, on va me dire : et la Coupe du Monde ? Et les JOs ? Je crains que ça ne soit suffisant pour masquer durablement les défaillances de ce géant aux pieds d'argile...Et j'ai à peine parlé de l'assommante bureaucratie des affaires, faisant du Brésil un pays moins accueillant pour le business que la Bosnie, la Papouasie Nouvelle Guinée ou la Mongolie (rapport de l'IFC de janvier 2012) !

Et vous qu'en pensez-vous ? Le Brésil est-il à ranger parmi les miracles...ou les mirages économiques ? ;)

01 mai 2012

Les plus belles plages du Brésil sont à...Itacaré !

Bien. Inutile de tourner démesurément autour du pot. Tout est déjà dit dans le titre (bien vendeur, n'est-il pas ? ;) du post. Vous êtes tout pâlots après un dur hiver passé dans notre hexagone ? Vous avez vaguement entendu parler d'un pays qui s'appelle le Brésil, dans lequel, selon vos informations, quelques endroits recèlent de plages rivalisant avec Le Touquet ou La Grande Motte...

Eh bien, ne cherchez plus : oubliez les recherches dans Google et autres moteurs de recherches vous déviant forcément de la vérité vraie. Les plus belles plages du Brésil, amples, sauvages, désertes, aux eaux chaudes et limpides, aux cocotiers majestueux venant lécher le sable blanc, accessibles après des petites trottes divines dans la Mata Atlântica, tout ceci ne se trouve pas à Rio de Janeiro, ni à Buzios, ni à Jericoacoara, ni encore à Praia da Pipa ou Fernando de Noronha, ni même à Ilha Grande (et pourtant Dieu sait que Ilha Grande c'est beau) : non, le plus merveilleux coin de plage au Brésil, sur cette côte de plus de 7.000 kms, c'est Itacaré.

Itacaré et ses plages de rêve...

Itacaré, c'est un petit village tranquille de la côte sud de l'Etat de Bahia, à un peu moins de 400 kms de la capitale Salvador. Isolé, préservé, on y rencontre donc parmi les plus beaux endroits de nature et de mer du Brésil : la succession de plages, toutes plus superbes les unes que les autres, vous conduit dans un endroit tout proche du Paradis : du Nord au Sud : Tiririca, Prainha (peut-être la plus belle d'entre toutes), Jeribucaçu, Engenhoca, Havaizinho et Itacarezinho (blanche et étendue, choisie comme havre de paix par Vincent Cassel -entre autres ;). Bref, c'est un doux rêve éveillé, et lorsque de surcroît un soleil intense ne cesse de vous suivre durant les 6 jours de votre séjour sur place, on se croit définitivement abençoado (béni) et on en redemande jusqu'à ce que le sable vous irrite les plantes de pied (ballades superbes à faire, en particulier sur Itacarezinho)...

Bref, prenez donc un avion depuis Rio, Salvador ou São Paulo jusqu'à Ilhéus, puis un minibus collectif qui vous mènera en un peu plus d'une heure de route à cet Eden plagesque dont on  ne peut que tomber follement amoureux. Et puis, comme quelques photos en disent bien plus qu'un long et vaseux discours, je vais m'effacer derrière la sélection d'images qui suit, et qui devrait en inciter plus d'un à "booker" ses prochaines vacances au soleil dans cet endroit béni des Dieux (qui me rend décidément bien mystique...:).

Tiririca...

Prainha...

Prainha (bis)...

Engenhoca

Havaizinho...

De Havaizinho à Itacarezinho...

Itacarezinho...

Itacarezinho (2)...

Itacarezinho (3)...parce qu'elle le vaut bien :)

Un mot aussi sur notre logement à Itacaré : nous étions dans la verdure luxuriante de la pousada Ilha Verde, située à quelques encablures des rues commerçantes du village. Cadre idyllique et chambre cossue. Peut-être un petit peu datée déjà (20 ans d'âge, ou quasi), mais un excellent rapport qualité-prix tout de même.

Pousada Ilha Verde
 Et voilà comment on rentre à Rio le coeur léger, le corps hâlé et l'esprit reposé ! :)

22 février 2012

Unidos da Tijuca, vainqueur du défilé des écoles de samba du Carnaval de Rio 2012 !

Après deux nuits de folie dans un Sambodrome plein comme un oeuf (et qui aura accueilli plus de 150.000 spectateurs dans son enceinte remodelée tout récemment), les 13 écoles du groupe Spécial attendaient avec une grande anxiété la fin de journée de ce mercredi des Cendres, synonyme de révélation du nom de l'école de samba qui allait l'emporter, après plusieurs heures d'un long travail d'épuration des votes des jurés (suivant un système de notations complexe et qui ressemble assez à celui qui a cours dans le patinage artistique).

Le nouveau Sambodrome et ses 75.000 places désormais

Pour ma part, j'ai eu la chance d'assister au défilé du lundi soir, et après avoir dévalé l'avenue avec la sympathique União da Ilha aux sons d'un hymne hommage au...Royaume-Uni (JO de 2012 obligent), j'ai apprécié le spectacle magique fourni par quatre des plus grandes écoles que Rio (et donc la planète ;) ait enfanté : Salgueiro, sa bateria Furiosa et sa muse de char...seins nus, Mangueira et une Beth Carvalho en pleine(s) forme(s), Unidos da Tijuca, son carnavalesco Paulo Barros toujours barré (mais avec un défilé un ton au-dessous des années précédentes, me semble t-il) et sa rainha de bateria bionique, Gracyanne Barbosa, et Grande Rio, et un beau samba-enredo dédié à la superação (au dépassement de soi, beau symbole pour une école qui avait énormément souffert de l'incendie qui avait brûlé la grande partie de ses fantasias en  2011).

Le Sambodrome, tel qu'en lui-même

La Bateria Furiosa de Salgueiro

Cachez ces seins...

Beth, a madrinha do samba

Très beau char d'Unidos da Tijuca

Gracyanne...gracieuse ?

Le char fumant de Grande Rio

Une première tendance avait été donnée dès mardi, avec le Prix d'Or remis par les journalistes du Globo (qui est au Carnaval ce que les Golden Globe Awards sont aux Oscars) à la belle et traditionnelle Unidos da Vila Isabel, l'école de coeur du grand sambista Martinho da Vila, qui aura enchanté les foliões présents dans Sapucai avec un superbe samba-enredo en hommage à un pays frère (et ancienne colonie portugaise), l'Angola.

Vila et l'Angola

Mais finalement, et après un combat très serré contre cette même Vila Isabel (qui termine finalement 3ème), mais aussi Salgueiro (la vice-championne) et Beija-Flor (3ème), c'est...Unidos da Tijuca qui l'emporte cette année ! Après avoir déjà été titrée en 2010 (pour la première fois en 70 ans !), puis flouée l'année dernière au profit de Beija-Flor, c'est avec un défilé qui honorait le grand chanteur du Sertão Luiz Gonzaga -mais que j'ai jugé pour ma part moins réussi qu'en 2011, que Unidos da Tijuca vient trôner tout en haut de la hiérarchie des écoles de samba, portée par son mentor carnavalesco (l'équivalent du directeur artistique) Paulo Barros, et ce pour -seulement- la 3ème fois de son histoire !

Et voici un extrait de la Comissão da Frente de Unidos da Tijuca (encore une fois très originale) :


Et quelques photos prises sur le vif, par votre serviteur, du défilé d'Unidos da Tijuca, championne du Carnaval 2012 !!

Comissão da frente : très réussie ! 

Premier char lunaire...

Les bahianaises de Tijuca

Bateria, onibus e cia

Les poissons du rio São Francisco 
Les maisons colorées du Sertão

Bravo à l'école du quartier de Borel, que nous avions visité pour un ensaio voici quelques semaines (le moment avait été formidable, avec une photo sympathique en compagnie de Robocop-Gracyanne) ! C'est une nouvelle fois la victoire de l'audace et du show (qu'incarne parfaitement les tijuquenses) contre la tradition que représentent les écoles comme Vila Isabel ou Mangueira. Cela démontre toute la vivacité et la modernité de ce spectacle vivant, certainement le plus beau au monde, et qui fait battre le coeur d'une ville et d'un pays des mois durant.

11 février 2012

Carnaval de Rio 2012, le programme !

Amis foliões ("fêtards", ou festayres dirait-on au Pays Basque) de Rio et d'ailleurs, le Carnaval de Rio, la plus grande fête de rue de notre belle planète, est sur le point de revenir ! Plus qu'une petite semaine, et l'on rentrera dans la calor carnavalesca pour 6 jours de défilés d'écoles de samba (du vendredi 17 au mercredi 23 février), de festivités de rue (les fameux blocos), de déguisements (fantasias) en tout genre et...de quelques dizaines (centaines ?) de milliers d'hectolitres de cerveja bem gelada (bière bien fraîche) qui ne va pas manquer de couler à flots !
Petite passage en revue des incontournables du Carnaval, pour tous ceux et toutes celles qui auront le privilège d'être dans notre Rio d'adoption durant ces quelques jours de folia :)

# Les derniers préparatifs :
- Les 12 écoles de samba du groupe spécial finissent de peaufiner leurs enredos (les hymnes pour le défilé de chacune d'entre elles), et ce week-end du 11 et 12 février marque ainsi les derniers ensaios (répétitions) dans les quadras (les sièges des écoles) : parmi les plus prestigieuses, Mangueira et Salgueiro vous invitent ce samedi soir aux rythmes assourdissants de leur baterias (les deux meilleures des écoles, à coup sûr). União da Ilha, avec qui nous défilerons cette année (!), fait son dernier ensaio ce samedi soir également.
Tout le programmme des derniers ensaios est disponible derrière ce lien (en portugais mais facile à décrypter ;) !

União da Ilha, qui rendra hommage à Londres 2012

- Les blocos de rue, comme à l'accoutumée, n'ont pas attendu le jour d'ouverture officielle du Carnaval pour envahir les rues de la Cidade Maravilhosa ! Gros week-end déjà ces 11 et 12 février, avec en particulier Simpatia e quase Amor (l'un des plus fameux blocos de la Zona Sul de Rio ) qui s'élancera du Centro ce samedi à 15h depuis la place Osorio à Ipanema (on y attend 80.000 personnes !), ou encore le récent et déjà hyper populaire Bloco da Preta (animé par la chanteuse Preta Gil, fille de Gilberto), qui compte réunir plus de 200.000 personnes dans le Centro ce dimanche 12 à 14h !

Bloco da Preta, 3 ans et déjà toutes ses dents :)

# Le programme détaillé ! 
- Evidemment, le clou du Carnaval, c'est le défilé des écoles de samba du groupe spécial (les 12 meilleures écoles de Rio), qui aura lieu sur deux nuits, les 19 et 20 février prochains ! Toutes les infos pour suivre de près cette grande fête sur le site de la LIESA, et évidemment diffusion en direct sur la Globo de 20h à 6h du matin, les deux soirs durant. Le vendredi 17 est également une date spéciale, avec le défilé des écoles "mirins", pour les enfants. Un spectacle également à ne pas rater, qui se déroule lui aussi en plein coeur du Sambodrome !

Jours et ordre des défilés des écoles de samba du groupe Spécial

- Des centaines de blocos défileront tout au long des jours et des nuits du Carnaval ! Vous retrouverez sur l'excellent site Diario do Rio l'agenda complet du Carnaval de rue de la ville ! Et pour vous donner envie de participer à cette grande fête populaire, suivez l'appel des grands noms de la samba de Rio, et aussi tous ces cariocas anonymes qui incarnent l'esprit si particulier de la ville et que nous adorons tant : en vidéo ci-dessous !


- Et bien sûr, n'oublions pas les nombreux bailes (bals de Carnaval) qui vont animer les chaudes nuits de Rio ! Le choix est plutôt cornélien, entre le Baile Vermelho e Preto (de mon Flamengo) au Monte Libano, le 18 février, les célèbres bailes du Jockey Club, dont la traditionnelle Feijoada do Amaral, ou encore le Baile da Mangueira, le 18 février également, à la Scala Rio. Toutes les infos et la programmation complète (ou presque) ici, sur le Rio Guia Oficial

Mengooooooooooo !
Joyeux Carnaval ! 

29 janvier 2012

Les brésiliens de l'année 2011, par le newsmagazine Istoé

Et voilà. J'ai laissé passer la fin de l'année 2011 sans publier mon traditionnel billet sur les brésiliens de l'année, vus par les médias (Istoé, déjà, l'excellent news, en 2009, ou Epoca, son concurrent du groupe Globo, en 2010). Qu'à cela ne tienne, comme je sais (les statistiques ne mentent pas :) qu'il s'agit des posts parmi les plus lus par mes aimables visiteurs, je me résous, même avec un honteux atrasão (gros retard), à vous faire part des citoyens brésiliens que Istoé a honorés pour leur remarquable (?) action en 2011.



# Le Grand Prix, toutes catégories confondues : 
En 2009, c'était l'ex-président Lula qui était distingué. Sans surprise (sans originalité ?), c'est Dilma Rousseff, l'actuelle "tenancière" du Planalto, qui est consacrée. Il faut dire qu'avec un taux d'approbation record de 71% des brésiliens après un an de mandat (plus que les 69% du second mandat de Lula), l'ancienne pasionaria d'extrême-gauche devenue la première femme à présider notre beau Brésil dépasse les plus folles espérances de son mentor-créateur, Lula himself, en matière de gestion de l'héritage luliste. Pourtant, force est de constater que l'année 2011 n'a pas été révolutionnaire en matière de réformes et de décisions politiques, Dilma se chargeant d'assurer les fondamentaux (contrôle de l'inflation et des taux d'intérêts, principalement)...tout en se séparant tout de même de 7 de ses ministres (pour corruption, trafic d'influence, etc...) ! Et si c'était le facteur principal d'une telle popularité ?...

Dilma, plus forte que Lula ?

# Homme politique de l'année :
"Je ne suis ni de droite, ni de gauche, ni du centre, mais de tous ces bords à la fois". C'est l'auteur de cette phrase somme toute mémorable qui a été choisi par Istoé comme politicien brésilien de l'année, je veux parler de Gilberto Kassab, l'actuel maire de São Paulo et président du tout nouveau parti (de gauche-centre-droit donc) qu'il a lui-même fondé à la fin de 2010, le Parti Social-Démocrate (le PSD, tout un programme, donc). De fil en aiguille, et grâce à l'habileté toute politicienne de ce fils d'immigrés libanais, qui a su débaucher nombre de parlementaires, le petit PSD est devenu grand : il est aujourd'hui le 3ème parti représenté au congrès (derrière le PT de Lula / Dilma et le PSDB de José Serra), et est parvenu à attirer dans ses rets des personnalités honorables et populaires, tel l'ancien président de la Banque Centrale brésilienne, Henrique Mereilles. Tout ceci ne fait ni un succès électoral, ni ne garantit un futur doré à l'homme dont le goitre promet déjà de rivaliser avec notre Edouard B. national, mais il lui assure déjà une position enviable sur la scène politique brésilienne.

Ni de droite, ni de gauche, bien au contraire ?

# Prix de la "citoyenneté" :
Un titre étrange que voilà. Mais attribué à une personnalité incontestablement "star" de 2011, en l'occurence le Secrétaire à la Sécurité de l'Etat de Rio, le gaucho-carioca (il est originaire du Rio Grande do Sul, dans le sud du pays) José Mariano Beltrame. Son fait de gloire : être le grand concepteur-ordonnateur des fameuses UPP, ces Unités de Police Pacificatrice qui ont pour rôle d'assurer durablement la sécurité dans les communautés de Rio, jusqu'alors livrés à la guerre des gangs et aux trafics en tout genre. Malgré quelques couacs (comme l'arrestation en septembre 2011 du commandant de l'UPP de Santa Teresa, accusé de corruption et de détournement d'argent), force est de constater que cette stratégie a profondément modifié le quotidien des dizaines de milliers (voire centaines de milliers aujourd'hui, avec les "pacifications" récentes et rondement menées des grandes favelas, Rocinha et Vidigal) d'habitants des quartiers déshérités de la mégapole fluminense, leur assurant en premier lieu un droit fondamental, la sécurité, ou la garantie de ne pas sortir de chez soi et de prendre une balle perdue. Ce faisant, Beltrame a acquis aujourd'hui un incroyable statut d'intouchable, voire de rock-star (samba-star ?) auprès des cariocas, tant et si bien que nombreux sont ceux qui pensent qu'il a le profil idéal pour être le prochain gouverneur de l'Etat de Rio. Rendez-vous en 2014 pour valider cela !

Super Mari(an)o

# Homme de culture de l'année :
Antonio Candido de Mello e Souza, le grand intellectuel, essayiste et homme de lettres carioca (il est né à Rio de Janeiro en 1918) est distingué par Istoé dans le domaines des arts et de la culture. Moins pour son actualité en 2011 (il n'a pas été particulièrement productif cette année, à 93 ans révolus) que pour récompenser l'ensemble de sa brillante oeuvre, dont le clou est certainement cette "Formation de la Littérature Brésilienne", écrite en 1959, et qui doit être le livre de chevet de tout étudiant (brésilien) en lettres qui se respecte.

Antonio et ses livres

# Sportif de l'année :
Coup de tonnerre dans le landerneau sportif do Brasil : ce n'est pas un footballeur qui a été élu cette année ! Mais malgré cela personne ne contestera la pertinence du choix du newsmagazine, tant Anderson Silva, 36 ans, le (multi) champion actuel, catégories poids moyens, de l'UFC (Ultimate Fighting Championship, cette discipline de lutte free-style et hyper-violente qui passionne les brésiliens) a occupé l'espace médiatique tout au long de l'année 2011, le tout culminant le 27 août dernier à Rio, avec la 134ème édition de l'UFC, durant laquelle Anderson "The Spider" Silva a défoncé (passez-moi l'expression) le pauvre japonais Yushi Okami. La vidéo ci-dessous en apporte la plus parfaite démonstration (âmes sensibles s'abstenir) :


Bon, personnellement, je préfère un bon vieux clasico Flamengo-Corinthians (Anderson Silva est d'ailleurs un Corintiano doente, soit un supporter fanatique du club paulista, champion en titre du Brasileirão), mais il faut avouer que le spectacle est impressionnant, à défaut de faire appel aux instincts les plus nobles de la race humaine...

Rendez-vous début 2013 pour partager sur les Brésiliens de l'année 2012 !

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...