28 avril 2010

L'économie brésilienne accélère en 2010 !

Alors que nos économies européennes dépriment et redoutent des faillites en série pour plusieurs états de la zone Euro, les économies émergentes semblent avoir déjà digéré la crise financière ("la crise, quelle crise ?") et affichent des performances insolentes. Après la Chine qui a annoncé récemment un trend de croissance de plus de 12% en 2010 vs 2009 (faisant craindre des risques de surchauffe et d'inflation), c'est notre bon Brésil qui fait feu de tout bois : ainsi, le premier trimestre 2010 aurait vu l'économie brésilienne croître de 2,5 à 3% vs la même période en 2009, dépassant allègrement les prévisions initiales qui tablaient sur un bon 1,5%. Le pays, qui a retrouvé le chemin de la croissance dès le 2ème trimestre 2009, est porté par la vigueur de plusieurs secteurs-clés, comme l'automobile (+21% Q1 2010 vs Q1 2009), la production de papier (+20%) ou la production électrique (+12%). La contrepartie de cette croissance soutenue (qui devrait néanmoins ralentir dans les prochains trimestres, puisque les économistes s'entendent pour tabler sur une croissance totale en 2010 un peu supérieure à 6%) est une inflation là aussi plus élevée que les prévisions, avec une révision de celle-ci à 5,4% pour l'année en cours. Autre élément-clé, les importations ont considérablement augmenté en ce premier trimestre 2010 vs 2009 (+48%), signe de l'appel d'air causé par la croissance de la consommation intérieure, qui attise les convoitises des investisseurs étrangers, et par ricochet font apprécier le real, qui est à des niveaux historiques de change (1 € vaut 2,26 R$ aujourd'hui contre 3,20 il y a moins d'un an !). C'est bon pour les industriels français (je pense à mes "mécènes" de l'automobile ;), mais c'est moins bon (très égoïstement) pour notre pouvoir d'achat, nous qui sommes payés (je veux parler de ma tendre épouse là ;) pour -bonne- partie en euros !
Bravo au Brésil, donc, encore une fois, même si deux points noirs persistent à mes yeux : le fort endettement des ménages brésiliens, qui peut faire craindre un scénario à la "tropical subprime", et une redistribution de ces richesses nouvellement créées qui continue à être erratique et injuste...

20 avril 2010

Rio, d'hier et d'avant-hier...en vidéos

Le site de partage de vidéos Youtube est définitivement une mine d'or à ciel ouvert. Ce n'est pas mon fils Dimitri, grand fan de Lego Star Wars et autres Playmobil Conquest, qui me contredira. Je me suis ainsi amusé à faire une rapide recherche sur les éventuels trésors en Super 8 et autres Cinémascope que l'on pouvait y trouver à propos de notre bonne vieille ville de Rio de Janeiro. L'idée était de retrouver un peu de la mémoire de la ville, et de son évolution successive au cours du siècle précédent -durant lequel la ville, rappelons-le, est passée de moins de 700.000 habitants à quasi 7 millions, bouleversant ainsi la physionomie de ce site naturel prodigieux qu'est la baie de Rio et ses plages célèbres.

Je vous livre ici quelques images de ce qu'était la Cidade Maravilhosa en...

...1900.
De grandes avenues larges et belles (on reconnait bien Rio Branco), avec quelques hommes et femmes en chapeau, comme il se devait, et des plages (Flamengo, Botafogo, et encore plus Copacabana) vierges de tout immeuble...


...1930
Un reportage condescendant produit par la MGM en 1932 nous montre un Rio de carte postale, depuis le centre-ville et ses larges avenues dessinées de mosaïques jusqu'à l'incontournable Pão de Açucar, en passant par le Jockey-Club de Gavea ou encore la chasse aux papillons (!)...A noter : la consternante association faite entre la frimousse du marmouset et la petite fille noire subjuguée par le menu singe...


...1936
La même MGM s'attelle à réviser, en technicolor s'il vous plait, son film initial, avec un regard plus équilibré sur la ville et ses habitants (même si les textes et les sujets ne changent guère, on sent une forme de respect et d'admiration qui me semble absente du volet précédent). Mais les papillons sont toujours là (comment consacrer 1'30" sur un sujet aussi dérisoire quand le film sur Rio fait 8' au total ?)...A noter les premiers immeubles qui commencent à se dresser sur l'avenida "beira-mar" (ie Copacabana) dans la foulée de la construction du Copacabana Palace inauguré 10 ans avant.


...1955
C'est la Warner Bros cette fois-ci qui pose un oeil émerveillé sur le Carnaval de Rio. La fête semblait déjà bien intense à l'époque et les blocos plus bigarrés qu'aujourd'hui. Clou du petit film : les défilés des écoles de samba avec chars et tout le tintouin entre les minutes 4' et 6'. Pas de Sambodrome bien entendu, celui-ci ne fut édifié qu'en 1984 sur les plans du génial Oscar Niemeyer. A noter une légère incohérence : on voit fugacement au début du film le président Getulio Vargas qui participerait au Carnaval...Il aurait eu beaucoup de difficultés à le faire, puisqu'il s'est donné la mort en août 1954 dans son palais présidentiel de Catete... 

...1964
A la place de l'ex-hôtel Méridien trône fièrement un bâtiment de la compagnie nationale Varig (aujourd'hui disparue). Le Leme Palace Hôtel, lui, est déjà là, au milieu d'un nombre déjà conséquents d'immeubles (la baie de Copacabana ressemblant déjà beaucoup à celle que nous connaissons maintenant). Seule la plage semble plus propre, et les eaux plus limpides...et "réservées" aux blancs ?


...1989
Ce n'est pas une vidéo de "découverte" de la ville en tant que telle, mais je ne peux résister au plaisir de vous (re)faire partager ce monument publicitaire qui a tant oeuvré pour la cause de Rio et de ses moças : Schweppes, Copacabana, Chico Buarque...


Et vous qu'avez-vous trouvé ? 

06 avril 2010

Pluies torrentielles à Rio, tout le monde à la maison !

Initialement, ce mardi 6 avril promettait d'être un jour de semaine comme les autres : les enfants au lycée Molière, Nathalie tranquille au bureau à Botafogo, Antony peinard devant son ordi en train de bloguer ou faire semblant de bosser, un éventuel petit tout au marché de la praça Osorio pour y acheter forces mangas, alfaces, mamões et autres peixes, le petit volley -programmé à 19h30 au posto 9 d'Ipanema- en point de mire pour se dégourdir les gambettes, bref, rien que du beau et du bien carioca...Et là, scénario de mauvais film catastrophe de Série B (genre "Alerte sous les Tropiques" ou "20000 lieues sous les mers fluminenses"), des pluies diluviennes s'abattent sur la bonne ville de Rio sans discontinuer depuis le début de la nuit dernière, et laissent déjà apparaître des scènes de désolation et d'inondation dans toute la ville : les rues charrient des tonnes d'eaux, la Lagoa déverse ses eaux dans les rues déjà inondées, le tunnel de Rebouças est fermé, le canal Visconde de Alburquerque de Leblon  déborde et les arbres le bordant s'écroulent, le pont Rio-Niteroi est fermé à la circulation, les bus s'essaient à faire du surf sur les avenues inondées de São Cristovão ou du Maracanã, les lignes de train et de métro sont à l'arrêt, les services publics et les écoles ont les portes fermées, les risques de glissements de terrain sur les morros de la ville sont majeurs (à telle enseigne que le maire de la ville, Eduardo Paes, a demandé aux habitants de ceux-ci de rester hors de leur maison en attendant que la pluie cesse !). La terre a déjà malheureusement "glissé", et le nombre de morts dépasse déjà les 50 (56 "enregistrés" à 12h ce mardi), sans compter les disparus et ceux que l'on n'a pas encore comptabilisés...


Plus de photos de Rio sous les eaux ici :
http://oglobo.globo.com/rio/fotogaleria/2010/11369/

Une vidéo faite ce matin sur un glissement de terrain dans la rue principale du quartier de Santa Teresa :
http://oglobo.globo.com/rio/video/2010/17316/default.asp

Une dernière vidéo, impressionnante, sur les principaux dégâts causés par les pluies diluviennes :


Bref, ce n'est pas un mardi comme les autres, et j'aurais pourtant aimé qu'il en soit ainsi...La famille Dumas va rester tranquillement à la maison, en attendant que le déluge veuille bien cesser !

En "bonus", je dis deux mots sur la "situation" sur RFI, ici :
http://www.rfi.fr/contenu/20100406-pluies-torrentielles-bresil-font-nombreuses-victimes
Je ne suis pas cité, mais c'est bien moi ;)

05 avril 2010

Un week-end prolongé à Paraty l'harmonieuse...

Après plus de 15 mois de séjour idyllique en terre fluminense, nous avons enfin eu le plaisir de découvrir la cité de Paraty (ou Parati si l'on s'en tient à son état-civil officiel), au cours d'un week-end très Costa Verde, où le soleil n'a cessé de se disputer avec les nuages, voire a dû lutter contre quelques ondées passagères.

Qu'à cela ne tienne, après plus de 4 heures de route sur la rodovia Rio-Santos (dont les travaux semblent interminables...), et quelques slaloms autour d'Angra dos Reis pour éviter les buracos et autres deslizamentos causés par les pluies de janvier dernier, nous voici parvenus en famille élargie (avec ma douce belle-mère Geneviève et ma tante par ailliance Maryvonne) dans les hauteurs de la ville coloniale, où nous logeons pour 3 jours dans la sympathique et verdoyante pousada Serra da Bocaina, tenu par un improbable -mais adorable- couple brésilo-écossais !

La première après-midi est consacrée à la visite de Paraty elle-même. Le centre historique, extrêmement bien conservé, nous replonge dans le XVIIème et XVIIIème siècle, et témoigne de la richesse passée de la ville, qui était le port de départ vers le royaume du Portugal des trésors (or, surtout, diamants, un peu) dont regorgeait le Minas Gerais voisin. C'est un bonheur de se balader dans ces rues pavées hors d'âge (comme en témoigne la chaussée très inégale ;), où les voitures n'ont quasiment pas droit de cité, où les maisons à un étage rivalisent de couleurs joyeuses, où les églises dressent fièrement leur clocher aux abords de la baie...parce que, comble du luxe, le site naturel de Paraty est un pur joyau, entre la mata Atlantica exubérante qui se jette directement dans la mer, les dizaines d'îles parsemant la grande baie de Paraty ou encore les nombreuses criques de sable fin où l'on peut s'adonner à des baignades doucereuses dans un environnement naturel hyper-préservé. On est ici très proche d'Ilha Grande, tant sur le plan géographique (celle-ci est à quelques dizaines de kilomètres plus au nord) que pour ce qui concerne les paysages, décidément fantastiques !
Ci-dessous, quelques photos de notre balade dans la douce cité :

Cette rencontre avec la nature "paratienne", nous l'avons expérimenté le jour suivant, où après avoir croisé, pour la plus grande joie de Romain, le cousin de Jack Sparrow (cf photo ci-contre), nous avons loué pour la journée le petit bateau de pêche de l'ami Maninho, pour un petit tour en mer à la recherche de quelque plage de rêve ou de punto de mergulho (point de plongée) de bon aloi.
Et nous en avons trouvés ! D'abord la très belle plage Vermelha, malheureusement très vite cheia (remplie), dès le milieu de la matinée (ce n'est pas le week-end de Pâques pour rien !), puis l'une des petites piscines naturelles à côté de la Praia da Lula, où les poissons multicolores attirés par les morceaux de pain négligemment jetés s'agitent devant nos masques ébahis. Pour continuer, un déjeuner au restaurant Eh-Laho, dans le cadre enchanteur de l'île de Catimbau (caïpirinha de rigueur et très gostosa !). Le retour sur la ville de Paraty est également très agréable, et la vue sur l'église Santa Rita qui trône sur le front de mer est à ne pas manquer !
Quelques photos de cette belle journée de mer !

Le troisième jour du séjour fut plus humide. Nous qui voulions faire le fameux Caminho de Ouro (une petite portion finale de l'Estrada Real qui descendait depuis le Minas Gerais et les villes coloniales de Diamantina, Ouro Preto, Congonhas et Tiradentes jusqu'à Paraty d'un côté, et Rio de Janeiro de l'autre), mais aussi profiter des loisirs aquatiques de la Serra da Bocaina (le nom de la forêt qui surplombe la ville de Paraty, en plus d'être le nom de notre pousada), type le Poço de Laje ou le notoire Tobogão (une grande pierre plate près d'une cascade où la glissade est de mise), nous avons finalement du réviser nos plans et se contenter de visiter la non moins célèbre Fazenda Murycana : c'est une ferme située en pleine forêt là aussi, pile sur l'Estrada Real, et qui faisait office de campement officiel de la famille royale du Portugal lorsque celle-ci venait  s'assurer du bon acheminement de l'or mineiro jusqu'à ses caisses lisboètes. La Fazenda est de fait un peu décrépie, et ne serait-ce cette excellente petite pinga (la cachaça locale) produite sur place aux arômes de maracuja ou de doce de leite, la visite en elle-même ne présente pas un intérêt foudroyant ! :) C'est également le point de départ de plusieurs balades sympas dans la forêt, dont l'une d'elles mène jusqu'à la cachoiera (cascade) de la Pedra Branca (au sein de laquelle nous nous sommes rafraîchis !).
Le meilleur moment de cette troisième journée a finalement été sans conteste le déjeuner, au restaurant Villa Verde, sis dans la Serra un peu au-dessus de la Fazenda (km 7 sur l'Estrada Paraty-Cunha), dans un cadre enchanteur de verdure luxuriante et au pied du Rio Pereque-Açu, que nous traversons par un beau pont suspendu ! Table excellente et site magnifique vraiment !
Quelques photos de cette journée :
Le dimanche matin avant le chemin retour, petite montée sur les hauteurs de Paraty jusqu'au fort Defensor Perpetual, depuis lequel nous pouvons embrasser une vue complète sur le centre historique de la ville (photo ci-dessous, avec la grande Igreja do Matriz qui émerge).

Paraty, la parfaite "combinaison" entre culture coloniale et sites naturels épatants ! Un incontournable on ne peut plus justifié de tout séjour dans la région de Rio !

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