28 décembre 2009

Top 15 des meilleurs singles de 2009 !

Petit aparté dans ma prose carioca, car ce n'est pas parce que l'on est exilé à Rio que l'on est réduit à écouter de la samba ou du forro en boucle ! Non, au contraire, on entretient sa passion pour les musiques du monde, et je m'en vais donc vous faire part de mon choix (forcément subjectif, c'est ça qui est bon ;) des 15 meilleurs morceaux musicaux de l'année 2009 sur la planète pop-rock etc...


En revanche, vous ne m'en voudrez pas, impossible de classer les 15 bijoux à venir, ou alors seulement par ordre alphabétique (nom des artistes)...


- "La Superbe", de Benjamin Biolay, sur l'album éponyme (j'adore ce mot, éculé il est vrai maintenant ! ;). Grosse rédemption pour Benjy, après 5 ans de partage en sucettes artistique et perso...
 


- "Pump my pumps" de Dan Black. L'ancien chanteur barré de The Servant lance un album solo d'où émerge cette bombe techno-pop ! 



- "Walking on a Dream", de Empire of The Sun. Le meilleur single dance-pop de l'année ! Mika est enterré ! 


- "L'emploi du Moi", de La Fiancée. Une sucrerie qui fond dans l'oreille, aux arrangements sublimes.  

- "Set in Stone", des Fires or Rome. Autant pour la chanson, bien couillue et super réussie, que pour le nom 
du groupe, un hommage à Néron qui ne manque pas de brillance !!

- "Heavy Cross", de Gossip. Sur  le deuxième album de Beth & Co, "Music for Men", opus de la confirmation et de la consécration.


- "Strictly Game", des Harlem Shakes. Les dignes héritiers des fantastiques Vampire Weekend (qui 
reviennent en 2010, joie !).


- "Too fake", de Hockey. Une grosse pêche électro-rock qui va bien ! Impossible de ne pas se bouger le 
popotin là-dessus ;)


- "The Reeling", de Passion Pit. Un condensé alternativo-pop de premier ordre ! L'album est énorme 
également, dans le top 3 des meilleurs de l'année !



- "Listzomania", de Phoenix. Nos frenchies du 78 ont conquis le monde avec ce single fabuleux, et l'album 
qui va bien avec, "Wolgang Amadeus Phoenix".



- "Open up your door", de Richard Hawley. On s'éloigne radicalement des dance-floors pour déguster une 
chanson habitée et divine, où mélancolie et harmonie ne semblent faire plus qu'un...Le meilleur moyen de 
décoller très haut vers les étoiles...



- "Bad Blood", de Simian Mobile Disco. Pas question non plus de quitter trop longtemps les-dits dance-floors ! Je n'ai pas trouvé mieux cette année en revisitation talentueuse de l'électro-dance qui nous fait tous nous 
remuer, avec un max de sensualité ici !



- "Last Dance", de The Raveonettes. Allez on est bien dans le bon vieux tube pop, mais avec des touches de modernité qui ancrent bien ce titre en 2009. Et hop le refrain tourne en boucle dans votre tête de manière...
entêtante !



- "Love Lost", de The Temper Trap. Encore un bijou électro-pop, avec des variations de rythme fabuleuses 
et un synthé à craquer ! J'adore ! Et l'album, "Conditions" est divin !



- "I can talk", de Two Door Cinema Club. Bon j'ai promis au départ que je ne ferai pas de classement au 
sein de ces petites perles de 2009...mais honnêtement ce single énormissime des prometteurs TDCC est 
perché tout en haut de ce qui s'est fait de mieux cette année !


Y'a pas du lourd, là ? ;))

Et allez parce que mine de rien on est quand même sur un blog dédié au Brésil, je m'en voudrais de ne pas 
vous faire écouter le meilleur du dernier album de CéU, Vagarosa :

Et dire que je l'ai ratée en concert...

19 décembre 2009

Aécio se retire de la course présidentielle, Cesar bat le record du monde !

Un petit message rapide pour vous actualiser mon post...d'hier, sur les brésiliens de l'année 2009, vus par Istoé, qui ont fait parler d'eux aujourd'hui :

- Aécio Neves vient d'annoncer qu'il n'est plus candidat à la candidature du PSDB pour l'élection présidentielle de 2010 ! Il laisse ainsi le champ libre à José Serra, le gouverneur de l'état de São Paulo, qui selon toute logique, sera le candidat du parti de centre-droit pour la prochaine présidentielle. Ce sera sa deuxième tentative, après son échec en 2002 face à Lula. Aécio reste néanmoins dans la partie, l'ensemble des commentateurs estimant que seul un ticket José-Aécio (président-vice-président) peut conduire le PSDB à la victoire...face à Dilma Roussef, candidate officieuse du PT de Lula et sur les rails de son côté depuis plus de 8 mois. A suivre très prochainement !

- Cesar Cielo, de son côté, vient de s'emparer ce matin du record du monde du 50m nage-libre, nageant en 20'91" lors des championnats du Brésil à São Paulo, et battant par là-même le record précédent de 20'94", jusqu'alors détenu par le français Frédérick Bousquet !
La course ici :



Le voici donc cumulard des deux records du monde du 50m et du 100m nage-libres, et il ne semblent pas prêts d'être battus, les fameuses combinaisons "volantes" ayant aidé à accomplir ces temps-canons étant interdites à compter de début 2010 ! Bravo à lui, néanmoins !

17 décembre 2009

Les brésiliens de l'année 2009, par Istoé

Istoé, le très bon newsmagazine brésilien, a publié dans son édition du 9 décembre 2009 son palmarès des brésiliens de l'année 2009, dans les catégories Politique, Economie, Sports et Culture, ainsi que le grand prix de brésilien de l'année, en quelque sorte "toutes catégories confondues" !


Commençons donc par ce grand prix, où Istoé distingue, une fois n'est pas coutume, le président Lula da Silva (photo ci-contre) en tant que "Brésilien de l'année 2009" ! Il faut dire que l'année qui se termine a vu Lula surfer sur une popularité sans précédent, tant à l'intérieur de ses frontières (près de 80% d'opinions favorables !) que sur la scène internationale, sur laquelle il s'est démené toute l'année durant ! De surcroît, il a joué un rôle que l'on dit décisif dans l'attribution des Jeux Olympiques 2016 à Rio de Janeiro, et il a le mérite et le bonheur de diriger un pays qui a extrêmement bien résisté à la crise financière mondiale, étant l'un des derniers à entrer en récession, et l'un des tout premiers à en sortir (même si les derniers chiffres de croissance ne sont pas non plus mirifiques...). En tout état de cause, il quittera son poste de président à la fin de l'année 2010, laissant un pays en bien meilleur état économique et social que lorsqu'il a débuté son premier mandat aux premiers jours de 2003...Bravo à lui donc, ce prix, s'il n'est pas marqué par le sceau de l'originalité, me semble tout à fait justifié...pour l'ensemble de son oeuvre.

Le prix de l'homme politique brésilien de l'année a été attribué au charismatique et énergique gouverneur de l'état du Minas Gerais Aécio Neves (photo ci-contre). J'ai déjà eu l'occasion de vous parler d'Aécio, ici et encore , il est certainement l'un des hommes politiques les plus talentueux du pays. Il dispose également d'une approbation de sa politique dans son fief de Belo Horizonte à faire rougir un dirigeant nord-coréen (90% d'opinions favorables !), il est, à 49 ans, le futur étalon du PSDB, le parti de centre-droit de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso, et se pose encore aujourd'hui en alternative à l' "éléphant" José Serra pour la course à la présidentielle brésilienne de 2010. Là encore, un prix qui ne me semble souffrir aucune contestation !

Pour la personnalité brésilienne de l'année dans le domaine de l'économie, Istoé a choisi le ministre de l'Economie et des Finances Guido Mantega (photo ci-dessous à gauche). S'il a le mérite d'avoir plutôt bien conduit le pays sur le plan économique, dans la plus grave crise mondiale depuis 1929, et si son style naturel et tranquille tranche dans un paysage politique plutôt agité, il me semble que cumuler cette distinction avec celle de Lula met un peu trop l'éclairage sur les actions du gouvernement brésilien, aussi louables et bénéfiques soient-elles...De mon côté, j'aurais choisi sans conteste Abilio Diniz (photo ci-dessous à droite), le patron du 1er distributeur du pays, le groupe Pão de Açucar : il aura quand même réussi cette année le tour de force de racheter le numéro 1 de l'électroménager brésilien  Ponto Frio (le Darty brésilien donc), puis l'emblématique enseigne d'électronique et d'électroménager Casas Bahia, créant au final un groupe de distribution ultra-puissant, avec 137.000 salariés (1er employeur privé du Brésil), 1800 magasins et 45 milliards de reals (18 milliards d'euros) de chiffres d'affaires ! C'est lui véritablement le brésilien de l'année en matière économique !







 








Le sportif brésilien de l'année pour Istoé est pour le coup incontestable et incontournable : il s'agit de Cesar Cielo (photo ci-contre), double champion du monde du 50m et du 100m nage-libre ! Il aura ainsi confirmé avec éclat son titre olympique de Pékin sur la plus courte des deux distances, et il aura également conquis son titre sur la distance reine en battant et notre Alain Bernard national, et le record du monde du 100m, nageant les deux longueurs en 46'91" ! Incontestable, on vous dit !



Enfin, la distinction dans la catégorie Culture est allée au réalisateur de cinéma (mais aussi de télévision) Daniel Filho, qui a établi cette année, avec sa comédie loufoque "Se eu fosse você 2" ("Si j'étais toi 2", affiche ci-contre), le record d'entrées du cinéma brésilien, avec plus de 6 millions de spectateurs qui se sont pressés dans les salles sombres pour rigoler un franc bon coup ! On aurait également pu attribué le prix au romancier et chanteur Chico Buarque, qui avec son excellent dernier roman "Leite Derramado" ("Lait renversé") a trusté longtemps la première place des meilleures ventes de livres du pays. Mais le choix de Daniel Filho ne prête pas trop à discussion...


Ici, sur le site d'Istoé, quelques images de la soirée célébrant ces brésiliens de l'année 2009 !

11 décembre 2009

Tiradentes, perle du Minas Gerais

Après Buzios, Ilha Grande, Pétropolis et Térésopolis, destinations prisées des cariocas lors des feriados (week-ends prolongés), nous voilà partis pour quatre jours vers Tiradentes, l'une des villes baroques, coloniales et historiques parmi les plus riches et des mieux préservées de l'état du Minas Gerais, qui comme son nom l'indique (Mines Générales) fut le théâtre d'une fabuleuse ruée vers l'or (et vers les diamants) au cours des XVIIème et XVIIIème siècle !

La cité est modeste en taille et en population (6.000 habitants), mais, à l'instar de sa cousine du Pernambuco Olinda, elle a su conservé le charme des années d'antan, et c'est un vrai bonheur de déambuler dans ses rues étroites et pentues, où se succèdent les maisons colorées et les églises baroques richement décorées.

Ci-dessous Antony en balade dans le "centre-ville"  historique et la splendide cathédrale de Saint-Antoine (Matriz de Santo Antonio), aux sculptures sur bois raffinées et au magnifique orgue style rococo !
A ne pas manquer également lors de la visite, la très belle fontaine de Saint-Joseph (Chafariz de São José), construite au milieu du XVIIIème siècle et qui apportait l'eau depuis la serra voisine, jusque dans le centre du village, ainsi que le petit voyage obligé jusqu'à la ville voisine de São João del Rei par le train Maria Fumaça : 40 mn de balade sympa le long de la serra, les enfants ont adoré !

Je ne peux également que chaudement recommander la pousada où nous avons logé : il s'agit de la Pousada Bartolomeu, sise quelque peu en dehors et en surplomb du centre-ville historique (ce qui peut être il faut l'avouer un léger handicap pour ceux qui n'ont pas de voiture), mais qui en contrepartie dispose d'un grand jardin et d'une jolie piscine, et surtout d'une vue magnifique sur le village et la serra ! Chambres également très bien tenues et décorées avec goût, et accueil parfait !

Tiradentes est de plus un endroit tout indiqué pour faire du shopping de meubles et de produits de décoration. Nous sommes d'ailleurs revenus la voiture chargée (un tableau fait à base de lianes, un miroir, de magnifiques bougies acquises dans l'étonnante échoppe ci-contre, un très beau banc...). N'oubliez pas votre carte bleue, surtout si vous avez la chance d'être résident brésilien : Tiradentes est un passage obligé pour bien vous installer !

01 décembre 2009

Election présidentielle brésilienne : Aecio ou José ?

La course à la succession du président Lula (dont la popularité continue d'être étincelante, 79% d'opinions favorables dans un dernier sondage, et ce après bientôt huit ans de pouvoir, c'est assez impressionnant...) est en train de s'accélérer, en particulier en ce qui concerne la désignation du candidat du principal parti de centre-droit, le PSDB (le Parti Social-Démocrate Brésilien), considéré comme la 2ème force politique du pays après le PT (Parti des Travailleurs) de Lula.

En effet, si du côté du PT, il ne fait plus guère de doute que Dilma Roussef, la "Ministre en Chef de la Maison Civile" au gouvernement de Lula (plus ou moins l'équivalent de notre Premier Ministre), sera l'élue pour concourir à la présidence du Brésil (elle est la protégée de Lula qui voit en elle sa plus brillante ministre, à défaut néanmoins d'être la plus populaire ou la plus empathique), la lutte est nettement plus farouche du côté du PSDB...


Ainsi, l'expérimenté José Serra (photo ci-contre à droite), actuel gouverneur de l'état le plus riche du Brésil, celui de São Paulo, ancien maire de la capitale économique du pays, ancien candidat malheureux face à Lula en 2002, ancien ministre du gouvernement de Fernando Henrique Cardoso (FHC pour les intimes), entre 1995 et 2001 imaginait avoir la légitimité et la voie libre pour faire office de candidat naturel de son parti. C'était sans compter sur l'ambition d'Aecio Neves (photo ci-contre à gauche), le dynamique gouverneur de l'état du Minas Gerais (dont la capitale est Belo Horizonte), qui tente de faire valoir sa déjà grande expérience politique (il est gouverneur de l'état mineiro depuis 2002), conjuguée à une popularité et un charisme qui semblent supérieurs à ceux de José Serra. Au surplus, Aecio dispose pour lui du privilège de la jeunesse (il a 49 ans) et de la nouveauté (il ne s'est jamais présenté à la présidentielle brésilienne), face à un José Serra vieillissant (il est de 1942, soit déjà 67 ans...plus vieux que Lula lui-même, qui vient de fêter son 64ème anniversaire) et qui incarne la vieille garde du parti, celle de l'époque FHC, dont les brésiliens ne veulent plus - une large majorité de ceux-ci ayant déclaré dans une récente enquête qu'elle ne voterait pas pour un candidat soutenu par l'encombrant ancien président...Derrière cette compétition fratricide se cache également un enjeu à plus long terme, en l'occurence l'élection présidentielle de...2014, à laquelle de nombreux observateurs pensent que...Lula sera candidat. Et le vieux lion José, qui rugit néanmoins encore (il est en tête des intentions de vote actuellement), semble moins bien placé qu'Aecio pour s'inscrire dans la durée et faire échec au retour du héros "pétiste" dans 4 ans et demi...

Résultats de la course a priori avant fin janvier 2010, moment où le PSDB devra faire son choix, en espérant pouvoir réunir l'attelage qu'il escompte gagnant Serra-Neves. Encore faudra t-il bien cicatriser les plaies de ce duel au couteau que se livre actuellement les deux rivaux...On sait en France ce qu'a coûté à la gauche socialiste l'étripement en place publique entre Royal, DSK et Fabius en 2007 !

Petit rappel : l'élection présidentielle se déroulera en octobre 2010, pour une prise de fonction du prochain président en janvier 2011.

26 novembre 2009

Propreté de Rio : les cariocas sont-ils des porcs ?

Deux grands débats ces jours-ci dans l'actualité carioca : les problèmes de fourniture d'électricité dans divers quartiers de la ville, provoquant de nombreuses coupures de courant (j'aurai certainement l'occasion d'y revenir dans un prochain post), et le manque de propreté de la ville, alimenté par un civisme des habitants supposé aléatoire en la matière...

Il faut avouer que la Cidade Maravilhosa -ville merveilleuse- ne mérite pas vraiment son appellation, quand, à l'issue d'une longue journée estivale où le soleil s'est fait ardent, vous vous promenez sur la plage (la pointe d'Arpoador et Ipanema en particulier) et que vous en êtes réduit à slalomer entre les tonnes d'immondices (noix de coco, canettes de bières ou de coca, bouteilles plastiques, journaux, pailles...) qui se sont accumulées...Ci-dessous une photo qui ne reflète que très partiellement la vision d'horreur et le sentiment de tristesse qui vous envahit quand vous arpentez le sable blond des plages de Rio...



Le problème, récurrent il est vrai, vient d'être sévèrement pointé du doigt par Eduardo Paes, le maire de Rio : celui-ci a ainsi déclaré qu'il allait mener un combat encore plus intense contre la "saleté publique", en proposant un indicateur de quantités de déchets jetés par les cariocas dans chaque quartier de Rio. Celui-ci répondra au doux nom de "Lixometro" ("poubellemètre"), et a également pour objectif de mettre les habitants face à leur responsabilité de "pollueurs de rue" : ainsi, chaque week-end en haute saison, près de 300 tonnes (!) de déchets sont collectés par les services publics (l'efficace Comlurb) sur les 56 kilomètres de plage de Rio. Tant et si bien que le maire, décidément en verve, a déclaré qu'il fallait que "les habitants soient un peu moins des porcs et arrêtent de jeter des choses sur les plages et dans les rues de Rio" ! (Presque) plus fort  encore, Paes vient d'annoncer qu'il allait ordonner à la Comlurb de ne pas nettoyer les plages un dimanche de grand beau temps, à une date surprise, afin que les gens se rendent compte du degré de saleté atteint ! Et le maire de promettre de reproduire le test dans l'avenue Rio Branco (l'une des plus grandes avenues du centre-ville, nettoyée...5 fois par jour).

Ses prises de position, délibérement polémiques, ont eu le mérite de rouvrir le débat sur le sujet, et force est de constater que les cariocas reconnaissent qu'ils sont -collectivement- loin d'être parfaits en la matière : selon une étude récente, 83% d'entre eux estiment que les habitants "pourraient contribuer à la propreté des plages, en évitant de les salir"...ce qui semble un truisme, mais la conscience de ce fait pourrait être un premier pas vers plus de civisme ! A condition toutefois que cette critique ne s'applique pas qu'aux autres (sur le thème "je déplore la saleté, mais c'est mon voisin qui pollue"), mais aussi que les autorités (tiens, monsieur le maire) mettent à disposition, sur la plage, dans les rues, un nombre beaucoup plus important de poubelles, aux messages explicites (par exemple, pour reprendre le vocabulaire du maire "si vous ne jetez pas votre noix de coco ici, vous êtes un porc"). Et commencent également à faire appliquer la loi, qui n'autorise pas de jeter des déchets sur la voie publique, ni par ailleurs à laisser les chiens se promener sur les plages de la ville -autre sujet polémique ! Allez amis des postos, venez verbaliser ou faire des remontrances, ce sera un bon début ! En attendant, je vais éviter la plage le jour du blitz promis par le maire...

24 novembre 2009

Les hauts et les bas des indicateurs socio-économiques de Rio

Excellent papier ce lundi dans O Globo, avec le compte-rendu d'une étude inédite produite à partir des données de la PNAD (l'équivalent de notre CREDOC), et qui met en perspective les indicateurs socio-économiques clés de l'Etat de Rio (le 3ème plus peuplé du pays) face aux chiffres-clés du pays.

Les résultats sont pour le moins contrastés en fonction des indicateurs, Rio brillant en matière de revenus et de niveau d'éducation, par exemple, mais étant à la traîne sur les sujets de la violence urbaine et de l'assainissement des eaux.

Ainsi, Rio est seulement le 18ème état du pays -sur 27- en matière de fournitures d'eau à domicile ("seulement" 89% des domiciles sont équipés d'arrivées d'eau), et est également loin en matière de collecte des déchets (au 15ème rang seulement, avec 90% des foyers faisant l'objet d'une collecte). Autre point noir, la mortalité, où Rio se situe au 25ème rang du pays, avec 7,35 décès pour 100.000 habitants, où le double effet violence urbaine et conditions sanitaires insuffisantes joue à plein...en négatif. Plus surprenant en revanche, Rio détient la couronne nationale du...plus faible taux de natalité du pays, avec seulement 1,54 enfants par femme, très en-deçà de la moyenne nationale (1,89 enfants en 2008 - moins que le taux de natalité français, à 2,02 enfants !), elle-même aujourd'hui insuffisante pour assurer le renouvellement des générations...

Il existe néanmoins des domaines ou Rio sur-performe vs le pays, et c'est heureux ! En matière d'éducation, Rio obtient ainsi la 2ème place pour ce qui est du pourcentage de population adulte avec plus de 11 ans d'études : cela concerne 44% des plus de 25 ans, contre 35% en moyenne pour l'ensemble du Brésil. Belle performance également pour ce qui concerne la richesse (ou la non-pauvreté, devrait-on plutôt dire), puisque Rio est le 5ème état le "moins pauvre", avec "seulement" 14% de ses foyers qui vivent avec moins de la moitié du salaire minimum (490 R$ par mois), contre une moyenne nationale s'établissant à 23%. Pas de quoi non plus festoyer démesurément...

Ci-dessous le tableau plus détaillé des indicateurs-clés tel que présenté dans le journal (merci O Globo ;)

Pour plus d'informations, vous trouverez ici l'étude complète (la fameuse PNAD), produite par l'IBGE, l'INSEE brésilien) - en portugais bien sûr ! :)

17 novembre 2009

Encore un record en octobre pour l'économie brésilienne !

Etonnante économie brésilienne ! Un mois après avoir annoncé le plus faible taux de chômage officiel depuis 2002, voici que l'on apprend aujourd'hui que le pays vient de vivre le meilleur mois de son histoire en matière de créations d'emploi ! Ainsi, poussé par le secteur industriel, le marché "formel" de l'emploi a enregistré en octobre 2009 un solde positif (soit la différence entre les nouveaux contrats et les licenciements) de plus de 230.000 postes, soit plus de 3 fois le solde du résultat d'octobre 2008. Autant dire que l'économie brésilienne est repartie pied au plancher, et ce dès le 2ème trimestre de cette année, laissant de côté les cassandres promettant des jours difficiles à ce futur géant (si ce n'est à ce géant -déjà- d'aujourd'hui). L'industrie donc, porte le marché de l'emploi, avec près de 75.000 emplois nets créés, suivis des services (70.000 postes), puis le commerce-distribution (68.000 emplois). Définitivement impressionnant...

09 novembre 2009

Rio crack, Rio gay, travail des enfants au Brésil...

Sans autre lien que le calendrier, quelques informations pour le moins...contrastées dans la presse ces derniers jours :

- Le crack, terrible drogue aux effets dévastateurs, prend chaque jour une place plus importante dans le "paysage" de la dope carioca : il est en effet estimé qu'il s'agit maintenant de la drogue la plus consommée à Rio (près de 60% des drug-addicts seraient en 2009 des crackers), "détrônant" pour la première fois la reine cocaïne. Le crack est particulièrement présent chez les jeunes de moins de 21 ans, issus plutôt des milieux défavorisés. Et il est vrai qu'il n'est pas rare de croiser, étendus dans le rues, des gamins complètement défoncés, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, en train de "cuver" les effets du crack...Et ce fait divers, terrible, la semaine dernière : une jeune fille de 18 ans, étranglée sauvagement par un artiste de 26 ans, issu pour le coup d'un milieu huppé, ce dernier se trouvant sous l'effet conjugué de l'alcool et du crack...

- Plus...gai, si je puis me permettre ce faible jeu de mots, Rio vient d'être élue...meilleure destination gay du monde, se permettant de coiffer des métropoles du "premier monde" comme Barcelone, Londres, Montréal et Sydney ! Ce "titre" lui a été décernée par la chaîne gay Logo (filiale de MTV) et le site tripoutgaytravel.com, la référence en matière de destination "gay friendly" ! Et le site d'indiquer les hot spots gays de la cité, avec bien entendu la rue Farme de Amoedo (à Ipanema), le posto 8 sur Ipa (et ses beaux drapeaux colorés), les rues interlopes et noctambules de Lapa...S'il faut féliciter Rio pour cette élection (une de plus, quelle hype pour la ville !), celle-ci me semble très honnêtement un peu abusive, car on ne peut pas dire que le carioca type soit particulièrement ouvert  à l'acceptation de l'homosexualité...Beaucoup de préjugés encore, dans une société qui reste assez machiste, même si dans ce domaine comme dans de nombreux autres, l'évolution des moeurs se fait me semble t-il de manière accélérée ! Mais bon, amis gays, ne boudez-pas votre plaisir, Rio reste fantastique pour sortir, se baigner, faire la fête, aimer !!

- Toute autre chose, encore, une information en elle-même pleine de contrastes : une récente étude du très sérieux IPEA montre que le Brésil est en train de très sensiblement réduire un terrible fléau, le travail des enfants, et ce à un rythme deux fois plus rapide que la moyenne mondiale. Ainsi, le pourcentage des enfants de 5 à 14 ans qui travaillent est passé en 16 ans de 13% à 5% du total, soit plus de 3 millions d'enfants en moins qui sont exploités. Le revers de la médaille, c'est que même ainsi, il reste aujourd'hui encore plus de 1,7 millions d'enfants et d'adolescents qui travaillent...Mais l'étude est optimiste, et prévoit ainsi que dans les 2 ans, le travail des petits de 5 à 9 ans sera complètement erradiqué. Que souhaiter de mieux ?

02 novembre 2009

Week-end prolongé à Ilha Grande, que beleza !

Profitant de la venue de ma charmante belle-soeur et de ses deux amours d'enfants (Kimo et Zoé), nous voici partis pour un grand week-end (du jeudi 29 octobre au lundi 2 novembre) à la découverte d'Ilha Grande. Comme son nom l'indique, et quitte à lapalisser, il s'agit...d'une grande et magnifique île de près de 200 km², situé sur la Costa Verde, en face d'Angra dos Reis, à 150 kilomètres au sud de Rio. Pour s'y rendre, le meilleur plan est sans conteste de prendre un saveiro (l'un de ces beaux bateaux rétro qui font la traversée continent-île) depuis le petit port de Conceição do Jacarei, qui vous amène en 50 mn vers le village d'Abraão, "capitale" de l'île, et seul endroit un peu "civilisé" (entendre où l'on trouve force pousadas et restaurants !).
Pour notre part, nous avons réservé pour les 4 nuits chez Asalem, une délicieuse pousada située à 5 mn de bateau (et 20 mn à pied par une jolie et un poil sportive trilha -chemin), nichée au coeur de la forêt tropicale qui occupe près de 95% de la surface de l'île. Ilha Grande est en effet un site naturel protégé, où les voitures n'ont pas droit de cité, et où les structures hôtelières sont limitées en nombre et en taille.


La vue depuis la pousada est superbe (cf photo ci-contre), et prendre son petit-déjeuner (de très bonne facture) en face de la baie d'Abraão se révèle être un enchantement. Bien sûr la pousada est un poil escarpée et l'inquiétude est vive concernant une éventuelle chute "romanesque" (je parle de mon fils, le roi de la cascade et de l'ouverture de front!), mais le jeu finalement en vaut la chandelle, et le week-end se passera sans heurts (ouf)!


Dès vendredi matin, nous partons à la découverte de  ce qui est l'un summums de l'île, la merveilleuse plage de Lopes Mendes, réputée pour être l'une des 5 plus belles du Brésil, ce qui n'est pas peu dire. Petite virée en saveiro pour s'y rendre, puis 30 mn de trilha à travers la forêt, pour aboutir à une baie 2 kilomètres de long,  sauvage et préservée, au sable blanc, fin et délicieusement crissant, aux eaux limpides et aux vagues accueillantes. Nous y passons un après-midi de rêve, entre jeux de construction en sable pour les enfants, tentatives (quelque peu avortées) de surf pour Nathalie, et baignades tranquilles dans ces eaux enchanteresses pour moi. Quelques photos ci-dessous pour vous faire partager ces moments..



Samedi, on enchaîne les festivités "plagesques" avec une petite virée sur la délicieuse Praia Preta, qui tire son nom du sable...noir qui saupoudre la plage. Située à droite de la baie d'Abraão, on y accède tranquillement en 15 mns de balade après le village, et on y découvre une jolie rivière qui s'y jette (propice à de nombreux jeux d'eaux, les enfants ont adoré). Puis la balade se continue à travers la forêt, à la découverte d'un ancien aqueduc qui acheminait l'eau vers...un centre de quarantaine pour immigrés (un petit Ellis Island brésilien donc), aux allures de mini-bagne, où les candidats à la citoyenneté brésilienne devaient séjourner au début du XXème siècle avant d'éventuellement avoir le droit d'entrer dans la patrie tant désirée. Et l'on achève l'après-midi par une jolie baignade dans les eaux douces d'une mini-cascade, située sur les hauteurs de Praia Preta. Deux photos là-aussi pour illustrer mon propos !


Dimanche, encore une belle journée en perspective (le soleil ne nous ayant pas quitté durant les 4 jours, ce qui semble être une performance dans une région aussi humide que la Costa Verde !), puisque nous louons (avec nos amis Alexis et Fabrice) un petit bateau pour nous rendre au nord-est de l'île, dans un premier temps au sein de la baie dite du Saco do Ceu (le "sac du ciel"), où nous barbotons au milieu de quelques yachts de milliardaires cariocas et/ou (plus vraisemblablement) paulistas, puis nous poursuivons notre (longue...) traversée jusqu'à ce qui devait être le clou de la journée, mais qui se révèle être plutôt un piège à touristes (dont nous), en l'occurence le Lagoa Azul. Les eaux limpides et la richesse de la faune et de la flore sous-marine qui nous avaient été "vendus" sont envahis par une impressionnante foule de yachts et de saveiros, qui déversent leurs hordes de baigneurs et de plongeurs dans la baie ! Plan un poil loose donc, même si on imagine que le lieu doit être sympathique un jour de milieu de semaine, mais certes pas un dimanche après-midi de très beau temps, qui plus est lors d'un week-end de feriado !  Tiens, j'en profite plutôt pour poster une petite photo d'un de ces fameux saveiros !

On se rattrape néanmoins le soir même, en dînant tous ensemble chez Lua e Mar, certainement l'un des meilleurs restaurants de l'île, situé sur la plage d'Abraão, qui sert en particulier une délicieuse moqueca de crevettes !

Lundi, petite matinée tranquille à la plage attenante à la pousada, petites balades en canoé pour le plus grand plaisir des enfants, et retour à Rio via Conceição, non sans subir quelques bouchons sur la route Angra-Rio (dont les travaux semblent structurels !). Un bien beau week-end, une Ilha Grande fidèle à sa réputation, un rendez-vous incontournable pour tous les visiteurs de Rio amateurs de plages, farniente et forêt tropicale !

28 octobre 2009

Paraiso do Tuiuti, école de samba authentique !

Notre délicieuse guide carioca et amie Julie (huit ans de présence à Rio, ça vous forge un savoir-faire en la matière) nous a fait le plaisir de nous emmener dimanche soir dernier à la découverte de l'école de Samba Paraiso do Tuiuti, une galera authentique et sympathique ! Celle-ci existe maintenant depuis plus de 50 ans (elle a été créée en 1952), est sise tout près de la grande feira nordestina de São Cristovão, et arbore un éclatant mariage de jaune et bleue (oui les couleurs de Boca Juniors, encore une bonne raison pour aimer Tuiuti) en guise de blason (vous admirez ci-contre l'adesivo du blason en question).

Nous avons ainsi eu le bonheur d'assister à la répétition de l'école, en vue bien entendu des festivités du Carnaval 2010, avec forces tamborimes et pas de samba. Mais quelques photos et vidéos seront bien plus explicites que mon discours vaseux !



La scène resplendissante de l'école, et le duo magique guitariste & chanteur (voix assurée, timbre puissant, coupe de cheveux de footballeur carioca, la totale quoi ! :)....


...la galera francesa qui démontre avec brio son talent sambaesque !....












...mais nous n'aurons rien pu faire sans la gentillesse et la joie de danser communicative de nos professeurs de Samba d'un soir...dont malheureusement je ne connais pas les prénoms...









...puis le duo magique mestre-sala (monsieur en costume bleu et chaussures éclatantes) et porta-bandeira (madame en blanc immaculé...qui porte fièrement les couleurs de l'école)...













Et quoi de mieux qu'un peu de son pour vous mettre dans l'ambiance comme-si-vous-y-étiez ?
Petite session de tamborimes (très) sonores, où nous démontrons (je mets aussi  François et Nathalie, que vous découvrez dans la vidéo, dans le même bateau) qu'il va falloir sérieusement nous entraîner si nous voulons un jour prétendre au titre de titulaire dans la banda des tamborimes !


L'ambiance monte, la température se réchauffe, haut les corações ! Tout le monde part sur la piste pour entamer quelques pas de quelque chose qui ressemble de très loin à la samba (sauf Julie et Emma, danseuses émérites, qui démontrent qu'elles n'ont rien à envier à Viviane Araujo -la superbe Rainha de la célèbre école Salgueiro- en matière de "bougeage sambaesque" !



Bref, un vrai grand moment de vie authentique (bon oui je l'ai beaucoup utilisé cet adjectif dans ce post...) à la découverte d'un des aspects les plus emblématiques de la vie brésilienne et carioca, le triptyque musique-samba-carnaval ! Mille mercis et gros beijos à Julie pour cette plongée in vivo !

23 octobre 2009

Chômage au Brésil : retour à la situation ante, déjà !

Il est pas content lui
Ce pays est quand même incroyable : 1 an seulement après le début de la grande crise horrible-financière-mondiale-machin, le taux de chômage relevé au mois de septembre 2009 au Brésil est retombé à son niveau d'avant la crise ! Le taux de chômage actuel et officiel s'établit ainsi à 7,7%, et c'est même le plus bas niveau relevé pour un mois de septembre depuis le début de la baisse historique, initiée en 2002.

Alors que dans notre vieille Europe la Crise (quel mot horrible, on prononcerait la Grande Peste que ça serait pareil) tétanise nos concitoyens, paralyse nos gouvernants, démoralise les travailleurs comme les chômeurs, ici le sentiment est que celle-ci semble loin derrière, qu'il faut aller de l'avant, que les projets ne manquent pas (Coupe du Monde de Football de 2014, JO de 2016...), et puis que dans le fond quand on a de quoi manger et qu'il fait suffisamment beau pour aller à la plage, que peut-on rêver de mieux ?

Cette insouciance est réjouissante sous bien des égards,  même si elle traduit une incapacité à se projeter dans l'avenir au-delà des...jours ou des semaines qui viennent ! Inoculons un peu de carpe diem et d'alegria do Brasil dans nos veines, ça ne pourra que nous destresser, voir la vie sous de meilleurs auspices et finalement nous rendre compte que nous avons (presque) tout pour être heureux, en tout cas, sur un plan matériel, beaucoup plus que l'immense majorité des brésiliens !

Viva a vida !

21 octobre 2009

Petkovic, le "Rambo" de Flamengo, meilleur joueur du championnat brésilien ?

Connaissez-vous Dejan Petkovic, joueur de football serbe de 37 ans bien tassés et encore en activité dans mon club de coeur, le Flamengo ? Non ? Eh bien sachez qu'il est une superstar et un craque (un "crack") incontesté dans le Brasileirão, le championnat national brésilien !

Son histoire est peu commune : jeune talent élevé au bon grain de l'Etoile Rouge de Belgrade au début des années 1990, il quitte tôt le championnat alors yougoslave pour rejoindre en 1994 le grand Real Madrid...probablement trop grand pour lui. Après deux autres expériences mitigées en Espagne, il découvre en 1997 le football brésilien à Salvador de Bahia, au sein de l'équipe de Vitoria. Mais c'est lors de son premier passage à Flamengo, de 1999 à 2001, qu'il acquiert un statut de joueur vedette du championnat brésilien, en marquant en particulier le seul but de la finale du championnat carioca 2000, assurant le titre à Flamengo. Il devient les années suivantes un vrai "brasil-trotter" en jouant pour pas moins de 5 clubs (Vasco, Fluminense, Goias, Santos et Atletico Mineiro) en 7 ans. Mais il conserve une aura intacte auprès des torcedores de Flamengo, qui le voient finalement revenir avec curiosité au milieu de l'année 2009, alors que le championnat actuel est déjà entamé, à la faveur d'un imbroglio financier (Flamengo devant quelques 18 millions de reals -!- au joueur, qui finalement rechausse les crampons afin d'apurer la dette que le club a contracté envers lui !), et sans l'accord de toutes les parties du club (l'ancien entraîneur Cuca étant totalement opposé au retour de celui qu'il considère comme un has been).

Après 15 matches joués au sein de Flamengo, force est de constater que Cuca (démis depuis de ses fonctions au profit de l'ancienne gloire du club Andrade) s'était bien trompé : Petkovic, affûté comme jamais, galvanisé par la torcida rubro-negra, redevient le dépositaire du jeu de Flamengo, la plaque tournante de l'équipe, le maître à jouer et buteur (il a déjà inscrit 6 nouveaux buts dans le championnat), et vient d'être élu 2 journées de suite meilleur joueur du championnat (le craque da rodada), avec en particulier une démonstration de talent et de savoir-faire technique lors de la magnifique victoire de Flamengo à Palmeiras, pourtant leader du championnat ! Je ne peux résister au plaisir de vous offrir de visualiser son doublé ci-dessous :

 

Bref, il est pour beaucoup (avec Adriano, l'Imperador, il faut l'avouer) dans la renaissance de Flamengo dans cette deuxième partie de championnat, le club restant sur 8 matches sans défaite et 6 victoires, et étant revenu à 6 points de Palmeiras. Du coup, les supporters et le club tout entier se met à rêver à un sixième titre national, qui le fuit depuis 17 ans ! Et la presse s'emballe tout autant, déclamant son admiration pour "Petkovic-Rambo" (surnom qui lui vient de ses années serbes pour son tempérament...bagarreur), "le meilleur" selon le quotidien sportif local, Lance ! (cf couverture ci-contre).

Rendez-vous donc d'ici au 6 décembre prochain pour savoir si Pet (son diminutif clamé dans le Maracana par 80.000 poumons !) conduira bien Flamengo au titre national, ou au moins à l'une des 4 premières places qualificatives pour la Copa Libertadores (la Ligue des Champions d'Amérique Latine) !

19 octobre 2009

Auto-promotion, suite et 3ème épisode ! :)

Dans la série je deviens une personnalité centrale de la communauté francophone à Rio, je vous présente ma dernière production, le magnifique (!) article que j'ai pondu pour le magazine Voyage Voyages (non je vous vois venir rien à voir avec l'immense Desireless...), un mensuel haut de gamme de...voyage de nos amis d'outre-quiévrain, bref, nos voisins belges.  Attention, un vrai magazine avec 10.000 exemplaires diffusés par mois et 120.000 lecteurs réguliers !
Ci-dessous ma "production", visible en "vo" dans le numéro daté septembre du magazine :




























Dois-je préciser, amis lecteurs, qu'un simple clic sur l'image vous permet de lire avec délectation le contenu de cet article ?! ;)
Un grand merci à Françoise Bouzin, rédactrice en chef du magazine, qui m'a ouvert ses pages pour l'occasion !

17 octobre 2009

Dépollution de la baie de Guanabara : un voeu pieux ?

Après le gain de l'organisation des Jeux Olympiques à Rio en 2016, voici venu le temps de (tenter de) répondre aux nombreux engagements pris pour parvenir à rafler la décision des jurés du CIO. L'un des plus grands défis est certainement la promesse de rendre à leur propreté quasi originelle les eaux de la baie de Guanabara (en fait, de réduire de 80% les arrivées d'eaux sales et d'égouts dans l'anse mythique).

Ci-dessous une triste vue du nord de la baie dans laquelle se déversent 20000 litres de déchets par seconde !


En réalité, au-delà de l'enjeu que cela représente pour le Comité Brésilien, c'est également une nécessité de salubrité publique, sur laquelle se heurte le gouvernement fédéral de Rio depuis bientôt 15 ans et le premier Programme de Dépollution de la Baie de Guanabara, initié en 1995. La complexité vient du fait que ce n'est pas que la ville de Rio qui est concernée par le sujet, mais bien les 15 communes environnant la baie, et que la pollution a des causes multiples : eaux de pluies contaminées, égouts se jetant directement dans la baie sans traitement préalable, résidus solides et liquides industriels, déchets, déforestation sauvage...

Le Programme initié en 1995 a néanmoins permis de déjà réduire substantiellement les émissions de déchets en provenance de l'industrie. Mais le problème majeur (et principale cause de pollution) n'a jusqu'alors pas été traité :  il s'agit des déchets domestiques qui sont quotidiennement jetés dans la baie par les populations environnantes. Et le problème semble insoluble en sept ans, comme le reconnaît l'océanographe carioca Paulo Cesar Rosman : "Le grand problème sont les trois millions de personnes qui vivent dans des conditions inhumaines, sans aucun système d'assainissement basique, dans les nombreuses municipalités qui jouxtent la baie. Résoudre cela dans un délai de sept ans est pratiquement impossible". Parce que l'on dépasse la "simple" question de la dépollution pour être confronté au colossal défi de l'aménagement urbain des Zones Nord et Ouest de Rio, régions miséreuses où se succèdent des favelas faites de bric et de broc et où la question sanitaire passe presque après le souci impérieux d'avoir de quoi se nourrir pour survivre. On rejoint ici la nécessité déjà évoquée de tout faire pour partager plus équitablement les fruits de la croissance brésilienne, dopée pour ce qui concerne Rio par la double succession d'évènements aussi retentissants que la Coupe du Monde de Football en 2014 et les JO en 2016, et de faire en sorte que les comunidades  ne soient pas les parents oubliés du colossal relifting que va subir Rio dans les prochaines années.

15 octobre 2009

Ze frenchman in Rio sur Europe 1...ça s'écoute !

Dans la série je m'auto-promotionne, comment résister au plaisir de vous faire écouter ma brillante (!) intervention dans l'émission Carnets du Monde de Sophie Larmoyer, diffusée dimanche dernier !

Je suis interviewée par la sémillante Dora, et ça se passe derrière ce lien, là, ici ! Aller jusqu'à la 42ème minute et des brouettes...

Bonne écoute ! ;)

Inégalités sociales à Rio : le combat n'est pas gagné...

Après l'euphorie liée à l'annonce du choix de Rio pour l'organisation des Jeux Olympiques d'été en 2016 (je reviendrai dans un prochain post sur l'énorme défi que cela représente pour la ville et le pays tout entier), il faut constater que les nouvelles se suivent et sont contrastées.

En effet, selon une étude menée par le Centre de Politiques Sociales de la Fondation Getulio Vargas, et rendue publique récemment, le taux d'évolution de la pauvreté extrême à Rio de Janeiro a augmenté de près de 90% (!) au cours des 12 dernières années (soit durant les 3 précédents mandats municipaux). Alors certes en valeur absolue, ce taux reste modeste (il est passé de 3,5% en 1997 à 6,7% en 2009), mais il va à rebours de l'évolution générale du pays (le taux est tombé à 4,8% pour la moyenne du Brésil contre 7,8% voici douze ans), et il concerne "seulement" la population très miséreuse, celle qui "vit" avec moins de 1$ par jour. Mais la situation est également préoccupante pour les personnes issues de la classe E (celle qui vit avec moins de 137 R$ par mois, soit...50 €), la cité fluminense se classant à une piteuse 16ème place sur 27 dans les capitales d'état en valeur absolue de personnes vivant avec cette somme ridicule.
Le constat fait par Marcelo Neri, de la Fondation GV, est accablant : "Aujourd'hui Rio est plus inégalitaire que le Brésil. L'orientation politique des anciens maires Cesar Maia et Luiz Paulo Conde a certainement favorisé l'augmentation des inégalités".

Ainsi, au-delà de la politique de grands travaux à mener pour accueillir les Jeux dans 7 ans, Rio doit absolument travailler dans les prochaines années à inverser cette tendance et faire en sorte que le fruit de la croissance actuelle et à venir de la cité carioca soit mieux répartie parmi ses habitants. Marcelo Neri : "L'Olympiade représente une opportunité, un horizon et un objectif pour les habitants de Rio".

Pour en savoir plus : le site du Centre de Politiques Sociales de la Fondation GV, bourré d'informations détaillées et et de statistiques passionnantes. Je vous en fournis une au hasard, là encore assez accablante : à formation, âge et compétences égales, un habitant de Rio de peau blanche gagne quasiment 50% de plus qu'un noir (426 R$ vs 286 R$, cf graphique ci-dessous tiré du simulateur fourni par le CPS...).


11 octobre 2009

Semaine carioca avec Farid et Stéphane !

La première semaine d'octobre a été quasi intégralement consacrée à la découverte des plaisirs cariocas pour mes amis Cdiscoutiens Farid et Stéphane. Du 1er au 9 octobre, je crois que nous avons partagé une semaine assez homérique, au cours de laquelle nous avons slalomé entre les (grosses) gouttes de pluie de printemps pour aproveitar un maximum de choses !

Au menu des réjouissances de la semaine :

- Dès vendredi 2 au midi (soit 6 heures après l'atterrissage des deux compères bordelais) : l'annonce en direct de l'attribution à Rio des Jeux Olympiques 2016, à laquelle nous avons assisté depuis le balcon du Copacabana Palace : plus d'infos ici !

- Le vendredi soir, sympathique petite picanha sur le churrasco des Dumas.

- Le samedi midi, découverte du Jardim Botanico de Rio, qui a fêté en 2008 ses deux siècles d'existence (fondé qu'il a été par le futur empereur Dom Pedro, fuyant la barbarie napoléonienne et une Europe dévastée pour venir profiter des délices de la capitale de sa colonie maior !).

- Le samedi soir, grand moment avec le concert du mythique (et un peu tapé aujourd'hui il faut l'avouer) Jorge Ben, auteur quand même des incontournables Fio Maravilha, Mas Que Nada, Taj Mahal ou Pais Tropical ! Même un peu entamé par le poids des ans, le Jorge sait aussi bien s'entourer pour donner un peu de piquant à  la fin de ses shows : durant le rappel, quelques jeunes cariocas pimpantes et dansantes sont venues égayer la scène avec brio et..chaleur. Pour vous, à découvrir ici :


- Le dimanche 4 octobre, très très grosse journée, puisqu'après un rapide intermède culturalo-historique du côté du Forte de Copacabana, et une après-midi passée à parier sur des canassons au Jockey-Club de Gavea, la soirée est consacrée au titanesque clasico entre Flamengo (Mengooooooooo !!) et Fluminense (beuhhhhhhh), dont je vous ai déjà parlé voici quelques semaines (si, si, ça se passe ici), dans le cadre du Brasileirão, le championnat national brésilien. Ambiance énorme, stade comble, victoire rubro-negra avec deux buts de l'idole flamenguista Adriano, le fameux Imperador, Farid et Stéphane scotchés devant l'énormité du truc...N'était ce la pluie qui va rendre crevard le Farid pendant 3 jours, la soirée aurait été grandiose (elle est simplement fantastique) !
En prime, ci-dessous l'incroyable explosion du stade sur le premier but de Flamengo.





Et puis le trio magique, au coeur du Maracana, aux couleurs flamenguistas !










Et une image aussi quand même des carnes du Jockey-Club :)








- Le lundi, avec l'angine monumentale du Faridou dûe à une exposition trop prolongée sous la pluie au Maracana, le programme se fait light : un maître-mot : la ré-cu-pé-ra-tion !

- Le mardi, retour du doux soleil carioca, journée idéale pour prendre notre courage à deux mains (surtout celui de Farid, encore bien faiblard), et grimper, via le petit train de Cosme Velho, sur le morro du Corcovado y admirer de (très) près le Cristo Redentor et la vue panoramique sur Rio, plus que jamais de là-haut Cidade Maravilhosa...
Une ou deux photos (voire trois) de ce site unique s'imposaient :




- Mercredi 7, journée pas inintéressante non plus, puisque nous voici partis pour le quartier de Lapa, pour y découvrir la Cathédrale Métropolitaine (d'un esthétisme 70's douteux, convenons-en), les arches du quartier du même nom (ancien aqueduc qui apportait l'eau depuis le morro jusqu'au centre-ville), et puis clou de la visite, la montée vers Santa Teresa, quartier hors du temps, paisible car en hauteur et à l'abri du tumulte du Centro voisin, l'un des très rares endroits où altitude ne rime pas avec misère (ne pas oublier la règle d'airain à Rio : "plus on est au Sud et proche de la mer, plus on est riches, plus on est au Nord et en haut des morros, plus on est dans la dèche"). Santa Teresa, donc, qui après quelques décennies de déshérence, revit depuis une vingtaine d'années avec une population de bobos cariocas et étrangers, professions libérales, architectes, artistes, qui viennent s'installer dans le "Montmartre de Rio", pour y rénover les anciennes demeures et donner un cachet tout en "alternatif" du quartier...
On y monte par le fameux Bondinho, vieux tramway aux rames défraîchies, donnant à l'ensemble un adorable cachet suranné. Ci-contre quelques photos !
Le midi, petite dédicace pour le restaurant japonais sis au 7ème étage du Botafogo Praia Shopping, avec vue imprenable sur le Pain de Sucre : de l'avis de Farid et Stéphane, parmi les tous meilleurs sushis qu'il leur ait été donné de déguster !

- Le jeudi, bon gros tempo de merda (pluie quasi sans discontinuer), donc rapide visite au centre-ville puis à la belle église de Nossa Senhora de Gloria (malheureusement fermée), pour un retour sans coup férir à la casa, rechargeage d'accus pour préparer une soirée de bon aloi du côté de Lapa, quartier nocturne par excellence, qui abrite la majorité des casas de musica ao vivo (musique "live") de la ville, dont l'excellent Carioca da Gema, au sein duquel nous passons en compagnie de Nathalie et François, amis cariocas, un super moment de détente et de musique (bossa nova puis roda de samba).
Une photo ci-contre pour immortaliser le moment !

- Vendredi, c'est jour de départ, encore une fois sous la pluie battante, comme ça pas de regrets de rentrer vers la France ! On aura ma foi passé une belle semaine, un seul petit regret (quand même), celui de n'avoir pu monter au Pain de Sucre, pour cause de météo capricieuse, mais aussi de ne pas avoir pu plus profiter de la plage (même cause...)...Ce sera pour la prochaine visite des deux lascars, qui reviennent quand ils veulent !!

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