07 août 2010

Petite visite à la favela Dona Marta !

Notre retour à Rio en ce début de semaine a coïncidé avec la venue de ma grande amie Anne-Marie, universitaire québécoise, qui après avoir vécu durant 6 mois à Rio au premier semestre 2009, y revient pour poursuivre ses recherches sur les évolutions de la société brésilienne (et profiter accessoirement des lieux !). Dans ce cadre, elle a programmé une "montée" sur le morro de Dona Marta, où vivent les habitants de la favela du même nom (à peu près 6.000 habitants dans un peu plus de 1.000 habitations), en particulier pour étudier les réactions de la population à la construction du mur censé protéger l'expansion de la favela sur la Mata Atlântica (je vous en ai déjà parlé ici). Elle accepte gentiment que je l'accompagne, et je promets d'être le plus discret et le plus sage possible :)
Nous rejoignons Tatiana (pas ma maman, non !), la guide-géographe qui assiste Anne-Marie dans sa découverte des lieux, puis nous arrivons au pied de la favela. Le calme règne, l'atmosphère est bon enfant, et nous avançons très naturellement jusqu'au pied du funiculaire de Dona Marta : inauguré en 2006 dans le cadre de l'opération "Favela Bairro", il permet aux habitants de rejoindre leurs quartiers respectifs sans trop souffrir de la déclivité des lieux. Nous l'empruntons au milieu des enfants qui rentrent de l'école, et nous en descendons en son premier arrêt (il compte au total quatre tronçons).   

Nous commençons à nous enfoncer dans Dona Marta, via la Rua da Matriz (la favela dispose de ses propres noms de rues, dont les affichettes ont été "sponsorisées" par la compagnie d'électricité), en traversant celle-ci d'est en ouest afin de nous approcher du fameux "mur de la honte". Plusieurs enfants gambadent dans les rues ou jouent de la "pipa" (les cerfs-volants), et nous ne ressentons aucune tension particulière ni aucune agressivité de la part des gens, comme si au fond la balade par des "étrangers" dans la favela pacifiée (Dona Marta a été la première des favelas de Rio à accueillir une fameuse UPP - Unité de Police Pacificatrice, j'en avais également déjà parlé ici et j'y reviendrai un peu plus loin) était devenue une activité naturelle, acceptée par tous.
Nous parvenons finalement aux abords du mur, non sans avoir devisé avec quelques habitants qui préparent, en ce vendredi après-midi, la "festa agostina" (fête d'août) de la communauté, qui aura lieu tous les week-ends de ce mois-ci. Ceux-ci sont globalement souriants et accueillants, et nous expliquent, à propos du mur, que celui-ci est très mal accepté par tous, qui y voient une tentative d'enfermement, voire de ségrégation (l'expression est d'ailleurs tagguée sur l'un des pans du mur...cf ci-dessous) de la part du gouvernement (de l'Etat de Rio), dans une logique d'opposition et de division (le verbe "dividir" employé par plusieurs habitants) des classes riches et de la population favelada. Tous considèrent que l'argument "préservation de la nature" ne tient pas la route, et il faut avouer que l'on voit mal la favela s'étendre encore à l'ouest, puisque l'on est à flanc de rochers...

Nous poursuivons la balade en grimpant un peu plus haut à travers les ruelles, jusqu'à ce belvédère refait à neuf et qui accueille depuis juin 2010 un portait et une statue de Michael Jackson ! C'est une oeuvre des habitants de la communauté en hommage à la pop star, qui, en 1996, avait tourné une bonne partie de sa chanson "They don't care about us" dans le coeur de Dona Marta ! Ci-dessous la photo de la statue ainsi que le clip vidéo de la chanson, pour le plaisir ! 

Nous reprenons le funiculaire pour monter tout au haut de la favela. Bien sûr les conditions de vie (et sanitaires en particulier) ne sont guère enviables à Dona Marta...en revanche, maigre consolation, les habitants bénéficient d'un panorama incroyable sur la Zona Sul de Rio : Dois Irmãos, Pain de Sucre, Corcovado, Lagoa...on peut embrasser d'une seule vue l'ensemble de ces symboles de la Cidade Maravilhosa ! Tout en haut, c'est là aussi où a choisi de s'installer l'UPP de Dona Marta, dans un petit immeuble bleu plutôt "cosy". Voici maintenant près de deux ans que les forces pacificatrices de la police sont présentes, commandées par la charismatique et jeune capitaine Priscilla de Oliveira Azevedo (une femme, oui, ce qui n'est pas semble t-il sans causer quelques soucis à certains mâles de la favela...), et force est de constater que si le calme est revenu, si les tiroteios (tirs sporadiques) se sont arrêtés, si le trafic de drogue semble avoir été éradiqué, la présence permanente d'UPP y est pour beaucoup (même si nous n'avons nous-mêmes croisé aucun policier durant les 3 heures que nous sommes restés dans Dona Marta). Les habitants le reconnaissent à demi-mot, mais soulignent également que leur quotidien n'a pas été drastiquement modifié (des règles existantes ayant été substituées par d'autres). On ne peut s'empêcher d'être un peu perplexe, car il nous semble que l'apport de la sécurité dans la communauté, et donc vivre sans crainte d'être blessé par une balle perdue, est un bien unique qui vaut finalement la mise en place de "nouvelles règles". Mais il est vrai que nous n'habitons pas au quotidien dans Dona Marta...Au hasard de notre balade, nous apercevons tout de même la célèbre Priscilla en compagnie de deux de ses hommes, à l'intérieur de la caserne...
Les deux questions majeures que soulèvent néanmoins les UPP sont la capacité à étendre le programme aux quelques 1.000 favelas de Rio, alors que seule une quinzaine d'entre elles sont pour l'instant dotées d'une police de ce type (cela paraît inenvisageable, faute de ressources, humaines comme financières), et la pérennité du dispositif, soit après la mandature de ce gouvernement estadual, initiateur du projet, soit après les Jeux Olympiques de 2016 (les UPP sont une vitrine évidente pour rassurer l'opinion internationale dans le cadre de ce grand évènement, mais qu'adviendra t-il après ceux-ci ?
 

Au-delà des UPP, il est à noter que la mairie de Rio vient de lancer un projet très ambitieux en direction des communautés de la ville (qui sous certains aspects me fait quand même un peu penser au programme "Favela Bairro" de la précédente équipe municipale), qui s'intitule "Morar Carioca" ("Vivre Carioca"), et dont l'objectif avoué est l'urbanisation complète des favelas de la ville à l'horizon 2020 -c'est-à-dire les doter de tous les services municipaux basiques type rues goudronnées, places, trottoirs, crèches, écoles, terrains de sport ou encore postes de santé...Le programme est doté d'un colossal budget de 8 milliards de reals (soit environ 3,5 milliards d'euros), à la mesure de l'ambition déclarée et de la taille du projet, herculéen lui aussi. "Morar Carioca" a pour objectif définitif de régulariser la situation des favelas, construites en zone de non-droit, et doit également intégrer un volet relogement pour les nombreuses communautés situées sur des morros à risque (voir les terribles glissements de terrain survenus en avril 2010). Là encore, l'enjeu majeur sera la continuité dans l'action et le respect des engagements pris, principalement en matière budgétaire, dans un pays où les projets se succèdent au gré des gouvernants à la recherche d'effets d'annonce...mais on aurait tort de faire la fine bouche et il faut accorder du crédit à ces programmes (UPP, "Morar Carioca") menées par un gouverneur d'Etat et un maire jeunes et plutôt décidés, après des années d'atermoiements et d'inaction en matière de gestion de l'espace urbain de Rio (et en particulier des favelas). 

Il nous faut maintenant quitter Dona Marta. Nous redescendons par le même funiculaire (après une petite attente due a une panne intempestive), dans lequel nous tentons de discuter avec une vieille habitante de la communauté, un peu acariâtre et boudeuse, qui nous fait comprendre que la présence de touristes (même si je me refuse par fierté à penser que j'en suis un) ou de visiteurs extérieurs à Dona Marta (là, admettons que j'en soit un ;) n'est pas pour la ravir...le tout dit sans animosité excessive néanmoins. On peut comprendre ce type de réactions, il doit être désagréable de voir passer régulièrement (on a croisé des -vrais- touristes argentins dans le funiculaire) des étrangers venus voir la misère ou se donner un petit frisson dans les zones prétendument à risque de la ville. Voilà aussi pourquoi j'ai mis aussi longtemps à "visiter" une favela, et pourquoi j'ai finalement souhaité le faire dans le cadre du travail mené par Anne-Marie. Merci encore à elle, l'expérience fut passionnante.

28 commentaires:

Adrien a dit…

Très bel article. Merci !

Les UPP me semblent être une bonne initiative. Malheureusement seulement 15 favelas sont "dirigées" par les UPP alors que 200 le sont par les Milices (formées de pompiers, policiers en activité ou à la retraite qui gèrent les favelas de manière illégale et criminelle).

Sais-tu quelle est aujourd'hui la politique de la Mairie, du Gouvernement de Rio et du Gouvernement Fédéral envers les Milices ?

Unknown a dit…

Merci beaucoup Adrien pour tes compliments !
Concernant la question sur les Milices (un vrai sujet, tu as raison), les autorités pratiquent le mutisme total : c'est comme si elles n'existaient pas ! Difficile de te dire exactement ce qu'il en est...Seule "info" : à ma connaissance, aucune UPP ne s'est pour l'instant installée dans une favela dominée par une Milice...

Unknown a dit…

Bravo! Tres interessante Antony, et plus de details de que Anne-Marie me a donner. La colline s'apple Dona Marta, et la communauté s'appelle Santa Marta.

Marie a dit…

Je loue votre démarche d’être monté à Dona Marta avec l’opportunité d’accompagner quelqu’un qui y travaille, pour vous rendre discret et peu voyeur, et avec un vrai alibi autre que juste « monter pour voir ce que ça donne », mais je pense juste que de ce fait votre article méritait une tournure en ligne avec cette démarche, et moins de mise en scène.

C'est probablement un événement pour vous de vous rendre sur place, et cela peut se comprendre parce qu’en effet on a l’habitude de lire tout un tas d’horreurs sur les favelas. Mais en tant qu’habitant de Rio et surtout avec ce positionnement de « décrypteur de la vie Carioca pour les non-connaisseurs » que vous revendiquez, je m’attendais à ce que vous dédramatisiez complètement cette visite, et à ce que vous l’abordiez de manière un peu moins entachée d’apriori… Après tout, on parle suffisamment de Dona Marta dans les médias pour savoir que ce quartier est absolument sûr. A ce titre, il me semble que cette visite ne devrait pas être présentée comme une aventure, par vous tout particulièrement. Vu le récit de la visite, et sa mise en scène où l’on vous suit pas à pas comme si vous commentiez une opération comando, on a quand même l'impression que ce n'est pas si anodin, et que vous y allez malgré tout avec une certaine dose d'apriori. "Le calme règne, l'atmosphère est bon enfant, et nous avançons très naturellement jusqu'au pied du funiculaire de Dona Marta". En effet, et rien de surprenant à cela finalement.

"nous ne ressentons aucune tension particulière ni aucune agressivité de la part des gens, comme si au fond la balade par des "étrangers" dans la favela pacifiée était devenue une activité naturelle, acceptée par tous." Et pourquoi pas ? Grâce aux UPP Dona Marta est de plus en plus considéré comme un véritable quartier à part entière de la ville, et à ce titre il est aussi digne d'intérêt que n'importe quel autre, non ? Pas étonnant non plus que les habitants n’aiment pas spécialement le voir devenir un peu touristique : ce n’est pas forcément agréable non plus pour un Ipanemense d’être envahi !
Louable intention que de présenter les favelas sous un autre jour à vos lecteurs, mais à mon sens cela aurait pu être fait sans cette mise en scène, qui se veut dédramatisante mais qui donne l’impression que vous vous attendiez à ce petit frisson, que pourtant vous reprochez à demi-mot à ces « touristes voyeurs ». Et surtout, peut-être les "vrais touristes argentins" n'ont-ils pas une démarche très différente de la votre ? Peut-être sont-ils juste curieux de connaître la vie, l’organisation – et la vue – que l’on a dans ce quartier récemment ouvert ?

Ensuite à propos des réactions des habitants quant à l’UPP et à son rôle dans leurs vies : peut-être que les très longues années où il fallait apprendre à vivre selon certaines règles ont imprimé une certaine retenue… et qu’ils attendent tout simplement de voir au long terme si tout cela tient la route ? Avec ou sans UPP il y a toujours eu des règles à suivre pour vivre… Espérons que le temps fera son effet et surtout qu’il deviendra naturel de vivre sur place, sans se poser de questions.

En tout cas c'est toujours intéressant de vous lire, continuez !

Unknown a dit…

@Jim : Thank you guy ! Looking forward to seeing you soon in Rio ! I know it's coming ! :) Abraços
@Marie : Merci pour ta longue et intéressante intervention, même si tu ne ménages pas ! Pour te répondre, je ne crois pas avoir dramatisé cette balade à Dona Marta, comme je ne crois pas avoir trop sombré dans les a prioris, en tout les cas ce n'était évidemment pas mon intention. Ce qui est vrai en revanche, comme je l'explique plus bas, c'est que je n'avais pas eu l'occasion encore (après 18 mois à Rio) de me rendre dans le coeur d'une comunidade de la ville, donc je ne pouvais pas non plus faire comme si je n'étais pas "touché" (même si bien entendu il n'y a rien de sensationnel à ceci). Quoi qu'il en soit, merci de me lire,et à très bientôt pour une prochaine intervention "piquante" ? :)

Fabien a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Fabien a dit…

Je ne trouve pas qu'il y ait du sensationnalisme dans ce post. Bien sûr qu'il y a une certaine curiosité, et on peut appeler ça du voyeurisme si on veut... Mais les "a priori", il est normal d'en parler puisque d'une part, on en a tous sur les favelas, et d'autre part, le problème de la sécurité dans les "communautés" n'est pas qu'un fantasme de cinéastes (à moins de n'avoir jamais ouvert un journal). J'ai vécu 5 mois à Rio et la seule fois où je suis rentré dans une favela, c'est parce que j'étais dans un bus et je ne suis pas sorti au bon arrêt. Tous les passagers, très gentils, m'ont dit de rester assis jusqu'au bout et de revenir dans le même bus pour éviter les problèmes. Il n'est jamais dit dans ce post que tous les favelados sont des criminels, bien au contraire, mais pour un Français, il faut reconnaître que se retrouver dans une favela réveille un petit côté aventurier ! Et pourquoi ne pas l'admettre, plutôt que de jouer l'acculturé blasé ?

Annabel a dit…

De ma nouvelle toute nouvelle region ou tu regardes a 3 fois avant de choisir une maison qui ne soit ni sur une zone de liquefaction, ni high ground skaking, ni ?...je fremis a l'idee d'un seisme a Rio . Bel article et belle photo des maisons sur la falaise.

Anonyme a dit…

Interessant l'article mais je trouve regretable que vous ne parlez pas de Pierre VILA; President d'une association cuturelle depuis de longue années.
C'est en grande partie que grace a son travail aupres des plus jeunes que la violence, coups de feux, traffics de drogue ect.. ont été éradiqués.

L'UPP, c'est bien beau mais la corruption est toujours presente

Unknown a dit…

@Anonyme : je suis désolé je ne connais pas Pierre Vila. Je n'en ai jamais entendu parler et il n'a jamais été fait mention dans les médias ou lors de mes balades persos de ce monsieur...

Anonyme a dit…

Si tu ne connais pas Pierre AVILA, tu ne connais pas grand chose de Dona Marta! Désolé de te dire cela..Voici l'adresse de son site http://aospesdosantamarta.multiply.com/
il est meme en compagnie de Lula

Unknown a dit…

Pierre Vila ou Avila ? Vous-même me donnez l'impression de ne pas bien connaître ce monsieur...Ceci étant je vois qu'il est effectivement en charge d'une association culturelle à Santa Marta. Bravo à lui. De là à dire qu'il est décisif dans la pacification de la favela...désolé, personne ne m'a parlé de lui là-haut. Et qui êtes-vous, cher monsieur anonyme ?

Anonyme a dit…

Je connais bien Pierre Avila (désolé pour l'oubli du "A") et si tu n'as pas entendu parlé de lui c'est que ton aproche dans cette favela a été plutôt "touristique" et non locale et je me dis a quoi bon de créer un site sur une favela totalement démocratisée , ce n'est pas un zoo! tu montres uniquement un aspect touristique de la chose, en effet il y a une très belle vue qui surplombe Botafogo, autant aller au Corcovado ou au Pain du sucre pour cela, ce ne sont pas les belles vues qui manquent à Rio.
Mais les vrais problèmes des favelos les connait tu vraiment? Je ne vois aucune utilité à montrer la misère du monde et que pense un favelo qui voit débarquer un touriste Français avec un appareil photo (qui en 10 ans de salaire ne pourra meme pas se le payer!)
une présence vraiment indésirable. Bref c'est ni plus ni moins que du voyeurisme.
En ce qui concerne mon identité cela n'a aucune espèce d'importance, je connais très bien cette favela et également les gens qui y vivent.

Unknown a dit…

Cher Anonyme (puisque tu désires tant le rester) je crains que tu n'aies pas bien lu mon article...tes critiques sont ridicules et infondées. Tu connais bien Dona Marta, à la bonne heure. Si tu veux que l'on te laisse le privilège de t'y rendre, que veux-tu que je te dise...

Anonyme a dit…

infondée? tu trouves cela normal de te ballader avec un appareil photo en tant que touriste et quelque part narguer la misére du monde? en plus c'est un peu facile de le faire dans une favela démocratisée ou il n'y a aucun risque, je ne suis pas sur que tu le ferais a Rocinhna, Joao ou encore Complexe de Alemao.

Unknown a dit…

Je n'ai aucune leçon de morale à recevoir de quelqu'un qui n'a même pas le courage de s'identifier. On arrêtera là notre conversation.

Anonyme a dit…

quelle importance de s'identifier? je donne mon avis et defend mes idées, moi je vois que tu ne repond pas aux questions c'est que quelque part tu as mauvaise conscience non? ton site est nul et il faut arreter avec l'exces de voyeurisme. Vous n'avez vraiment que ca a foutre les Français et autres touristes.

Unknown a dit…

Fais-moi plaisir : dégage de mon site puisque tu le trouves nul.

Anonyme a dit…

C'est trop facile! sois poli si tu n'est pas joli!ah les Français ne changeront decidement pas.
Que je ne te croise pas a Dona Marta...

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

Excellent article Antony. Merci pour ton courage. Je ne souhaite pas être arriviste mais entre anonymes on peut peut-être se comprendre?
Pourquoi manquer de tact en s'exprimant sur le blog d'un autre? Pourquoi déclarer la guerre, avec des menaces en plus, seulement parce que ton point de vue est différent.
Que vas-tu faire voyons? Soulever tous tes potes de Dona Marta contre lui? Tu te crois à ce point mieux que les non-brésiliens?
Revois les films de bas cidade dos homens et tropa de elite. Tu verras que les brésiliens eux-mêmes ne sont pas épargnés par d'autres clichés dont tu te rends coupable: ceux dirigés contre les riches et les touristes.


Moi, je suis de nationalité française.
Je suis d'origine africaine.
J'aurais pu naître ici et dans une favela.
Au lieu de cela je viens de Paris et d'une classe moyenne.
Ici j'ai moi aussi connu une/des expériences au sein de favelas. Je fréquente encore régulièrement une d'entre elles.

Est ce que le fait d'avoir la peau noire m'a aidé? Est ce que le fait de "paraître" de chez eux m'a épargné l'étiquette de touriste auprès des habitants? Qui le sait? Est ce que, bien que n'ayant jamais disposé d'appareil photo en ces lieux, et accompagnant des amis brésilien(ne)s habitant sur place, je suis moins curieux de découvrir leur environnement?
Est ce que j'ai plus de "raisons/droits" de fréquenter les baile funk et activités culturelles de la comunidade?!
Est ce que l'habit fait le moine??
Ami anonyme, cher ami... qu'en dis-tu? Echappe-tu aux règles?
Quelle prétention.

Pourquoi te mettre dans une situation telle qu'il faudrait te rappeler ce qu'est la paix entre les hommes. Que l'amitié entre les gens qq soit leur couleur, le nombre de reais ds leur porte monnais, leur religion, leur lieu de villégiature, commence par la tolérance envers la différence.

Les habitants des favelas ne sont pas plus tes amis qu'Antony n'est ton ennemi. Je ne sais pas ton histoire ni d'où tu viens.. Mais prends garde à toi et à ta sécurité: ne fais pas l'erreur de croire que tu peux plus te fier à tes amis de Dona Marta qu'aux communautés de français/touristes (puisque tu mets tout le monde ds le même panier).
Ne nourris pas exagérément n'importe quel cliché contre tous les français.
Tous les gringos ne veulent pas du mal aux favelas, ni ne sont des abrutis.

Toi mon ami Anonyme, à qui je serrerai peut-être un jour la main à Dona Marta ou ailleurs, on saura au moins de toi qu'avant d'être brésilien, que tu le veuilles ou non, tu es français, lesquels ne sont pas tes ennemis et ne cherchent pas non plus la guerre.

Enlève la haine de ton coeur, por favor...

One Love.

Unknown a dit…

Merci beaucoup cher inconnu/anonyme. Magistrale intervention. Je serai ravi de te rencontrer, si d'aventure tu es sur Rio ces prochains semaines / mois.
Um grande abraço
Antony

Anonyme a dit…

bjr
je suis étudiante en architecture à paris et j'aimerais beaucoup visiter la favela de donna marta ou autre de la zone sud .. je me trouve a Rio de Janeiro ..
merci

Unknown a dit…

Bonjour
Plusieurs organismes vous propose de visiter les favelas. Le plus connu est Favela Tour : http://www.favelatour.com.br/fra/index.htm, qui vous emmène à Rocinha.

Anonyme a dit…

A french man in Rio..Un Français à Rio...
N'est ce pas un peu presemptueux comme titre?
Il y a plus de 6000 francais qui vivent et travaillent à Rio

Unknown a dit…

Tsss tsss cher anonyme, "UN français à Rio" (parmi 6000), ce n'est pas "LE français à Rio", il n'y a donc rien de présomptueux la dedans, je suis UN dans la multidao :)

Anonyme a dit…

Un regard de Dona Marta vu par un Brésilien(et non un touriste Français, donc plus local) qui y travaille depuis longtemps.
http://www.facebook.com/robespierre.avila

Unknown a dit…

Bonjour Robespierre
Merci pour ton commentaire.
Juste une correction : je ne me considère pas (plus) comme un "touriste français", puisque je vis désormais à Rio depuis plus de 3 ans.
Abs
Antony

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