22 janvier 2010

Le Brésil 8ème économie mondiale en 2009 !

Le Brésil vient de publier ses chiffres d'évolution de son PIB annuel. Si le résultat annuel est finalement en décroissance, principalement en raison de l'impact de la crise mondiale sur les exportations du pays (-0,7% pour le PIB et une balance commerciale négative, pour la première fois depuis 2003),  le résultat en valeur absolue (1480 milliards de $ de PIB) fait passer le pays pour la première fois de son histoire en 8ème position des plus grandes économies mondiales. Il dépasse ainsi l'Espagne et la Russie, dont les économies sont en chute libre en 2009 (surtout les ruskov, c'est ça d'être devenu encore plus ultralibéral que le UK ou les US...).

Les prévisions pour 2009 devraient consolider la position du pays dans le cercle des plus grandes économies mondiales : celui-ci table sur un raisonnable +3,5%, et le Brésil devrait ainsi tranquillement dépasser l'Italie, voire la Grande-Bretagne d'ici à l'horizon 2012-2013...Le Brésil 6ème économie mondiale, c'est donc pour demain !

20 janvier 2010

Découvrez Goooooooooooool, le meilleur du foot brésilien !...



...Amis lecteurs, si vous aimez le Brésil, vous aimez forcément le futebol !

Je profite donc de mon dernier post (les recrutements des clubs brésiliens, très axés sur le vieux footeux sur le retour...) sur mon blog dernier-né, consacré à l'actu du sport-roi au Brésil, Goooooooooooool, pour faire un peu d'auto-promotion croisée !

Abonnez-vous également à Gooooooooooooool, ça me fera bien du plaisir !

18 janvier 2010

Présidentielles au Brésil : le PSDB à l'attaque !

Je suis tombé, dans Veja daté du 13 janvier dernier, sur une très instructive interview de Sergio Guerra (photo ci-contre), le président du principal parti d'opposition, le PSDB (Parti Social-Démocrate Brésilien). Celle-ci, dont vous pouvez apprécier quelques morceaux choisis ci-dessous, nous démontre que :
1- La campagne électorale qui s'ouvre pour la désignation du prochain président du pays sera sanglante, ou tout au moins très animée : les coups-bas, les attaques ad hominem et les petites phrases assassines devraient être légions !
2- La campagne se gagnera très certainement à gauche : dans un pays où les inégalités restent majeures (malgré les prémices de réduction de celles-ci par Lula durant ses 8 années de pouvoir), le PSDB, traditionnellement de centre-droit (c'est le parti de l'ex-président Fernando Henrique Cardoso) annonce qu'il est un parti "plus à gauche" que le PT de Lula !
3- Le PSDB ne s'embarrassera pas trop de sa propre histoire tourmentée, ni de celle de son candidat à cette prochaine élection, José Serra, mais se positionnera bien comme le parti "propre" face à un PT englué dans ses compromis douteux (l'alliance avec le triste parti-croupion issu de la dictature, le PMDB des sinistres José Sarney -président du Sénat- et Michel Temer -certainement le vice-président de la candidate du PT Dilma Roussef) ou dans divers scandales (dont le fameux Mensalão).

Quelques extraits de l'entrevue, donc :
Sergio Guerra : "Nous avons un excellent candidat (José Serra), qui n'est pas en tête des sondages par hasard. Serra est un homme politique intelligent, préparé, qui sait gouverner et qui l'a déjà montré (NB : Serra a été ministre de FHC, candidat malheureux contre Lula en 2002 et est actuellement gouverneur de l'état de São Paulo)...Dilma Roussef, de son côté, n'a jamais été candidate, n'a pas d'histoire avec le pays. Quel est son curriculum-vitae (NB : elle est quand même Ministre de la Mason Civile du gouvernement Lula !) ? Dilma est candidate parce que le président en a voulu ainsi."
Q: Comment Serra peut-il conquérir l'électorat du Nordeste, qui chérit le président Lula et qui a très largement bénéficié de programmes comme la Bolsa Familia ?
SG : "Personne n'aura les votes que Lula détient dans le Nordeste. Pas même Dilma. On parle beaucoup de transfert de votes, mais je ne crois pas qu'il y aura tant de transfert que ça en faveur de Dilma. Je l'ai vu à l'intérieur du Nordeste : le peuple n'aime pas la ministre. Mais beaucoup apprécient Serra.
Q : Si Serra gagne, il y aura de grands changements dans la politique économique ?
SG : "Sans aucun doute. Nous allons nous occuper des taux d'intérêts, des taux de change et de l'inflation. Nous ne sommes pas d'accord avec les taux d'intérêts pratiqués aujourd'hui, comme avec les taux de change. Nous sommes en train de créer des emplois en dehors du pays, les derniers résultats de la balance commerciale sont très négatifs. Nous devons créer des mécanismes qui créent de l'emploi au Brésil."
Q : On a l'impression que le PSDB est à la gauche du PT...
SG : "Mais oui, nous sommes plus à gauche ! Si nous gagnons, nous allons accélerer les investissements dans l'éducation et la santé. Nous maintiendrons la Bolsa Familia, qui est un mécanisme efficace d'erradication de la misère et de la faim. Le PT, qui était à gauche, ne l'est plus : c'est un parti populiste aujourd'hui...Dilma et le PT font une campagne électorale sans la moindre retenue. Nous assistons à un assaut de propagande ! C'est une stratégie bien articulée de publicité, dans laquelle les entreprises publiques souscrivent puissamment. Le film sur Lula (Lula, o filho do Brasil) actuellement à l'affiche a été financé ainsi. C'est inacceptable dans une démocratie."

Cela promet, je vous dis ! ;)
A suivre de près dans les prochaines semaines (j'attends une interview consistante, de campagne, de la part de Dilma Roussef et/ou de José Serra...).

16 janvier 2010

Carnaval de Rio 2010 : Imperatriz na frente !

Le mois de février approche à grands pas, et cette magnifique fête qu'est le Carnaval de Rio devient de plus en plus présente dans les esprits cariocas ! Celui-ci se déroulera cette année du vendredi 12 au mercredi 17 février,  et culminera bien entendu durant les nuits du dimanche 14 et lundi 15, avec le traditionnel défilé des écoles de Samba du Groupe Spécial (les 12 meilleures écoles de Rio, autant dire du Brésil ! ;)

Le défilé du dimanche soir est à noter d'une pierre blanche sur vos calendriers, amis lecteurs ! En effet, votre serviteur et sa tendre épouse (ainsi qu'un bon groupe de potes, frenchmen and women de Rio) vont avoir l'insigne honneur de fouler le fameux Sambodrome (cf photo ci-dessous), sous les couleurs de la mythique Imperatriz Leopoldinense, l'une des plus importantes et plus traditionnelles écoles de la ville ! En 50 ans d'histoire, Imperatriz, dont les couleurs sont le vert et blanc (tiens ça me rappelle un grand club de foot ça ;), a déjà été sacrée à 8 reprises championne du défilé du Carnaval de Rio, dont un mémorable triplé gagnant entre 1999 et 2001.


Nous avons d'ores et déjà choisi nos tenues de Carnaval, qui répondent au doux nom de fantasias, et nous aurons le grand plaisir de revêtir une tenue de Guarani (la peuplade indigène la plus nombreuse du Brésil pré-colonial). Je vous laisse admirer ci-dessous la merveille :


Le thème musical (appelé enredo) conçu cette année par Imperatriz est on ne peut plus universel et fraternel : c'est le "Brésil de tous les Dieux" : "Une terre bénie, le Brésil est né grâce à de vrais aventuriers, c'est une histoire de douleurs et de joies, portée par un peuple bigarré, créatif et croyant dans ce qui a le plus de valeur : le pouvoir des Dieux (sic). Des êtres suprêmes, illuminés, spirituels ou matériels, sacrés ou profanes...".
Bref, en musique cela donne ça, et c'est magnifique !! :


Nous défilerons en deuxième position dimanche soir, donc environ vers 22 heures, et ce devant 70.000 spectateurs en délire, puis nous irons assister à la suite et fin des défilés des autres écoles (dont deux des favorites, Salgueiro, vainqueur en 2009, et Beija-Flor, couronnée en 2008). Avant cela, les 23 janvier et 6 février, nous aurons effectué deux répétitions (appelées ici  ensaios tecnicos) in situ (ie au Sambodrome mesmo !) avec l'ensemble des quelques 2000 à 2500 personnes défilant en notre compagnie sous les couleurs d'Imperatriz ! Et nous comptons bien défiler une deuxième fois pour le Défilé des Champions, qui réunira le dimanche 21 les 6 meilleures écoles du plateau (celles-ci étant évaluées avec forces jurés, notes et tout le tintouin à la mode patinage artistique !).

Soyez rassurés, amis lecteurs, je ne manquerai bien entendu pas de vous tenir informés de ces grandes agapes carnavalesques !! :)

Pour tout savoir sur le Carnaval 2010, un seul site (en portugais, desculpe) : celui de la LIESA, l'association qui réunit les différentes écoles de Samba de Rio.

14 janvier 2010

Les favelas de Rio "pacifiées" pour de bon ?

Après des décennies de stratégie de pure répression de la criminalité dans les quelques 1000 (!) favelas que compte Rio de Janeiro, l'année 2009 et ce début d'année 2010 semble augurer d'un changement majeur dans la gestion de la sécurité publique.

Jusqu'alors, la conduite des autorités policières (Police Militaire et BOPE), dépendant de l'état de Rio, se résumait basiquement à : "c'est le bazar dans la favela, on monte avec force arsenal, on canarde les trafiquants (et pas que), on redescend...3 mois après, c'est de nouveau le bazar, on remonte, etc...". Bref, une stratégie basée uniquement sur l'emploi de la force et sur une confrontation incessante entre une Police Militaire corrompue et dépassée et la population des comunidades partagées entre le souhait de voir les favelas nettoyées des trafics éventuels et leur détestation de ces policiers violents.
Ci-dessous la favela de Pavão-Pavãozinho, au-dessus de Copacabana :

Au début de l'année 2009, un changement majeur est donc intervenu avec la création de nouvelles unités de police, qui répondent au doux acronyme d'UPP (soit "Unités de la Police Pacificatrice") : composées de jeunes policiers, formés aux techniques traditionnelles de maintien de l'ordre, mais également aux disciplines plus hétérodoxes comme la sociologie ou la psychologie, celles-ci ont comme objectif de maintenir durablement l'ordre au sein des favelas dans lesquelles elles s'installent, puisque, nouveauté majeure, les UPP résident au sein même des comunidades, à l'issue du "travail" préliminaire de "nettoyage" de la place de trafiquants en tout genre menés en amont par les commandos d'élite de la Police Militaire type BOPE.

C'est ainsi qu'aujourd'hui, une dizaine de favelas, théâtres historiques de trafics en tout genres et haut lieux de la criminalité carioca, disposent de leur propre UPP : la première à en être pourvue fut la petite favela du quartier de Botafogo, Dona Marta, au tout début de 2009 ; suivirent en février la fameuse Cidade de Deus, immortalisée en 2002 par le film de Fernando Mereilles, en février encore Jardim Batan, en juin Babilonia et Chapeu Mangueira, au-dessus de Leme, puis à la toute fin de 2009 les emblématiques Cantagalo et Pavão-Pavãozinho, situées sur les hauteurs d'Ipanema et Copacabana. La "pacification" de ces dernières par un bataillon de 250 jeunes policiers, qui n'a pas été sans heurts (les trafiquants ripostant à la fin novembre à la "montée" du BOPE en incendiant un bus sur l'avenue Nossa Senhora de Copacabana, grande avenue passante de Rio), a été très médiatisée, en raison de la situation de ces deux favelas, proches de hauts lieux touristiques, et a permis aux habitants de passer des fêtes de fin d'année plutôt tranquilles.
L'UPP de Cantagalo et Pavão-Pavãozinho :
Les médias célèbrent ainsi la "rédemption des favelas" et le "retour de l'Etat dans les morros de Rio", soulignant à juste titre le succès rencontré par les UPP dans la lutte contre la criminalité : ainsi, le nombre de vols de voitures a chuté de 44% à Dona Marta en un an, ou encore les nombre d'homicides s'est effondré de 82% dans la Cidade de Deus.

Si l'on ne peut que se réjouir de cette inflexion nette de sortie d'une stratégie purement belliqueuse de la part des autorités, certaines questions restent cependant en suspens :
- Comment étendre ce modèle, extrêmement couteux en "ressources" policières (les UPP comptent aujourd'hui plus de 1000 policiers pour 200.000 habitants "couverts", dans 10 comunidades de la ville), à l'ensemble des 1000 favelas de Rio, et aux 2,5 millions d'habitants qui les composent ?
- Quelle sera la réaction des trafiquants les plus "durs" de la ville, qui dominent des favelas emblématiques comme l'énorme Rocinha (300.000 habitants) ou Vila Cruzeiro (30.000 personnes) ?
- Comment garantir un revenu alternatif aux (nombreux) habitants des favelas qui bénéficiaient de l'aide financière bienveillante des trafiquants, en échange de leur silence ou de leurs menus services ? C'est toute une économie parallèle qui disparaitrait et qui est/sera à remplacer, si l'on ne veut pas voir repartir la petite criminalité (vols, asaltos...) aux alentours des favelas "pacifiées"...

Bref, il ne suffira pas seulement d'"arranger" la riche Zona Sul de Rio afin qu'elle soit apprêtée de belle manière pour la Coupe du Monde de Football en 2014, ou bien entendu les Jeux Olympiques en 2016. La communication et quelques bataillons de police supplémentaires ne suffiront pas pour résoudre les endémiques problèmes de pauvreté, d'exclusion sociale et d'inégalités effarantes dont souffrent Rio et le Brésil (à propos de l'inégalité, voir le classement des pays du monde établis à partir du coefficient de Gini, les résultats sont accablants pour le Brésil : 117ème pays sur 124...). Il faudra au prochain président, au prochain gouverneur (élections prévues fin 2010) s'attaquer enfin à la réforme du système éducatif, à la révision drastique de l'imposition directe, bien trop légère, à la chasse à la corruption...Autant de sujets qui ne manqueront pas d'être au coeur de l'actualité du Brésil ces prochains mois !

07 janvier 2010

Jour de l'An 2010 sur Copacabana !

Comment mieux inaugurer 2010 et l'activité de ce blog en passe de devenir LA référence franco-carioca (ah bon j'exagère là ? ;) qu'en vous relatant la nuit de la virada, soit le passage de 2009 à 2010 ? Eh bien oui, nous l'avons vécue sur la plage de Copacabana, nous n'étions pas tout seuls, accompagnés que nous étions par au bas mot deux millions de corréligionnaires, dans une ambiance excessivement bon enfant (aucune agressivité, aucune sensation d'insécurité) et propice à l' "admirage" en version ao vivo (live) du feu d'artifice concocté par les français de la société Groupe F !

Avant cela, petit apéro de bon aloi sur la terrasse des Dumas, en compagnie de ma douce belle-soeur, à quelques encablures de la plage mythique, puis premier arrêt de rigueur chez l'ami Raphaël (qui lui même demeure à environ 25 mètres de l'Avenida Atlântica), pour entamer la soirée, tout de blanc vêtus (comme le veut la tradition copacabanesque), avec force caïpirinhas !



Et puis, bien entendu, à 23h45, petite descente de rigueur et en toute quiétude sur le sable fin (et moyennement propre, avouons-le ;) de Copa pour profiter des feux de la Saint-Sylvestre carioca, et ce aux premières loges !
Belle démonstration de puissance, tiens un petit film vous en dira plus que de longs discours :

Et une ou deux photos du show, pour agrémenter le tout (bon la deuxième photo est un peu floue, mais c'est pour vous montrer qu'on était bien dans la place !) :


Bref, un bien joli moment de fête et de confraternité, un jour de l'An mémorable sous 30°C et les tropiques, de quoi ma foi débuter l'année du bon pied, moral au beau fixe !

Bonne année 2010 à tous, amis lecteurs ! :))

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