Après l'euphorie liée à l'annonce du choix de Rio pour l'organisation des Jeux Olympiques d'été en 2016 (je reviendrai dans un prochain post sur l'énorme défi que cela représente pour la ville et le pays tout entier), il faut constater que les nouvelles se suivent et sont contrastées.
En effet, selon une étude menée par le Centre de Politiques Sociales de la Fondation Getulio Vargas, et rendue publique récemment, le taux d'évolution de la pauvreté extrême à Rio de Janeiro a augmenté de près de 90% (!) au cours des 12 dernières années (soit durant les 3 précédents mandats municipaux). Alors certes en valeur absolue, ce taux reste modeste (il est passé de 3,5% en 1997 à 6,7% en 2009), mais il va à rebours de l'évolution générale du pays (le taux est tombé à 4,8% pour la moyenne du Brésil contre 7,8% voici douze ans), et il concerne "seulement" la population très miséreuse, celle qui "vit" avec moins de 1$ par jour. Mais la situation est également préoccupante pour les personnes issues de la classe E (celle qui vit avec moins de 137 R$ par mois, soit...50 €), la cité fluminense se classant à une piteuse 16ème place sur 27 dans les capitales d'état en valeur absolue de personnes vivant avec cette somme ridicule.
Le constat fait par Marcelo Neri, de la Fondation GV, est accablant : "Aujourd'hui Rio est plus inégalitaire que le Brésil. L'orientation politique des anciens maires Cesar Maia et Luiz Paulo Conde a certainement favorisé l'augmentation des inégalités".
Ainsi, au-delà de la politique de grands travaux à mener pour accueillir les Jeux dans 7 ans, Rio doit absolument travailler dans les prochaines années à inverser cette tendance et faire en sorte que le fruit de la croissance actuelle et à venir de la cité carioca soit mieux répartie parmi ses habitants. Marcelo Neri : "L'Olympiade représente une opportunité, un horizon et un objectif pour les habitants de Rio".
Pour en savoir plus : le site du Centre de Politiques Sociales de la Fondation GV, bourré d'informations détaillées et et de statistiques passionnantes. Je vous en fournis une au hasard, là encore assez accablante : à formation, âge et compétences égales, un habitant de Rio de peau blanche gagne quasiment 50% de plus qu'un noir (426 R$ vs 286 R$, cf graphique ci-dessous tiré du simulateur fourni par le CPS...).
3 commentaires:
Au delà du cas de Rio, comment affronter ce phénomène généralisé: l'accroissement des inégalités pendant les périodes de croissance et d'urbanisme accélérés. L'autre enjeu de notre début de siècle, avec le climat of course.
La bise
c
nb: top blog, continue comme ça.
Ola mon Cyrille
Je suis bien d'accord avec toi, mais je réponds au comment en te disant : VO-LON-TE PO-LI-TI-QUE ! Mieux partager les ressources et les revenus est du ressort de la sphère collective. Quand tu penses qu'au Brésil le taux maximal d'imposition sur le revenu est de...28% tu te dis que tu as de la marge pour améliorer les choses !
Merci pour les compliments sur le blog ! :)
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