12 mai 2010

"Quand la pluie enterre les pauvres", magnifique papier de "La Vie des Idées" !

A la suite des tragiques pluies de début avril et la mort de plus de 250 personnes, ensevelies pour la plupart par  des glissements de terrain survenus sur plusieurs morros des favelas de Rio et de Niteroi (principalement le morro dos Prazeres, à Santa Teresa, et le morro da Bumba -photo ci-contre, à Niteroi),  j'avais prévu de vous tenir informés des suites de ce drame, en particulier la remise en cause par les autorités et la presse de la politique de légitimation du processus de favelização (initiée par l'ex-gouverneur Brizola au début des années 1980), ainsi que les solutions envisagées par le gouverneur de l'état de Rio et les maires des villes de Rio et de Niteroi.

Le chercheur au CNRS et anthropologue Benoît de L'Estoile m'aura finalement devancé, et avec beaucoup plus de talent que je ne l'aurais fait, vous livre sur l'excellent site La Vie des Idées sa vision du drame ainsi que les conséquences humaines et sociales de celui-ci, en particulier la remise au goût du jour de la stratégie de remoção (enlèvement) des favelas situées sur les morros les plus à risque. Vous trouverez l'intégralité de son magistral article ici.

Deux précisions quant aux décisions prises par les maires de Rio et de Niteroi :
- Eduardo Paes, premier édile de Rio, a annoncé à la fin avril la construction de 170 immeubles qui seront prochainement construits dans le quartier du Triagem, au nord de la ville (mais relativement près du Centro et pas trop mal desservi par les transports en commun -l'opposé donc de la funeste Cidade de Deus), afin d'y reloger une partie des familles ayant tout perdu avec les pluies -le projet devrait concerner plus de 13.000 personnes ;
- Jorge Roberto Silveira, le maire de Niteroi, a de son côté annexé un terrain proche du morro da Bumba (anciennement une gare de triage pour les autobus) et a annoncé la création d'un ensemble d'immeubles qui devrait bénéficier à 180 familles sans-abris. En zone sans risque, donc...ailleurs que sur une ancienne décharge publique...

Et maintenant je vous laisse à la lecture de L'Estoile.

1 commentaire:

davidikus a dit…

Ce qui s'est passé illustre bien la difficulté à gérer le cas des favelas. On a parfois l'impression qu'aucune mesure ne peut être bonne. Ceux qui y vivent n'ont pas nécessairement envie d'être "expropriés" (ils peuvent se sentir *moralement* propriétaires sans l'être), même pour leur bien ; le maintien sur place n'est pas toujours possible...

A la décharge des Brésiliens : Lula a entrepris & accompli un immense travail pour sortir une partie de ses concitoyens de la pauvreté...

http://davidikus.blogspot.com/

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