Enfin ! Il se sera fait attendre cette année ! Le Carnaval de Rio débute donc officiellement ce vendredi même (le roi Momo ayant reçu ce matin les clés de la ville des mains du maire, lui délégant symboliquement le contrôle de la cité carioca) et va courir jusqu'aux premières heures du mercredi 9 mars. Le plus grand évènement festif au monde (n'en déplaise à ma tendre belle-mère, pour qui les fêtes de Bayonne restent indépassables ;) entre donc en action, et promet cette année d'atteindre des sommets.
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Le maire de Rio, le roi Momo et une grosse clé :) |
Les écoles de samba de la ville se préparent depuis des mois pour célébrer dignement cette grande fête, et concourir, pour les plus prestigieuses d'entre elles, au sein du fameux Sambodrome. Deux nuits de grand spectacle se préparent, les soirs de dimanche et de lundi, où les écoles, plus luxueuses, créatives et solidaires que jamais, déploieront leurs plus beaux atours (chars étincelants,
sambas-enredos entraînants,
baterias assourdissantes) pour obtenir les faveurs du jury et succéder à la brillante
Unidos da Tijuca, le vainqueur de 2010, emmené de nouveau en 2011 par son brillantissime leader et
carnavalesco, Paulo Barros. Solidaires, vous ai-je dit, car
le terrible incendie qui a détruit quasiment l'ensemble des
carros alegoricos (chars) et des
fantasias (costumes) de trois des douze écoles qui défileront (en l'occurence
Grande Rio, la plus "touchée", União da Ilha et la traditionnelle
Portela) n'a fait que renforcer la volonté de dépassement et de "brillance" des associations, et a surtout contribué à unir encore plus les écoles, rivales dans les notes, mais partenaires dans l'avenue Marques de Sapucai (le nom officiel de la grande artère du Sambodrome).
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Magnifique Sapucai... |
Pour tout savoir sur les défilés des écoles du Groupe Spécial (les 12 meilleures écoles de la ville), qui éblouiront l'avenue deux nuits durant, devant plus de 150.000 spectateurs en fusion : un seul site, celui de la
Liesa, la ligue en charge de l'organisation de ce spectacle incroyable, qui est incontestablement pour moi le clou de ces 5 jours de fêtes. L'énergie, la passion, les couleurs, la magnificence des chars et des costumes, les allégories, font du défilé un moment unique, quasi indépassable en terme d'émotions (je ne vois qu'un bon ASSE-OL pour rivaliser, avec victoire des Verts à la clé, bien sûr ;), et qui surtout est incomparable, selon que vous y assistez devant votre petit écran (bof...) ou au coeur des arquibancadas surchauffées (waaaaaaaaaawww !).
En ce qui nous concerne : évidemment, nous y serons, pour défiler avec la valeureuse
São Clemente, dès le dimanche soir à 21 heures, puis pour assister à la suite des festivités, depuis les
arquibancadas ! Rendez-vous très prochainement pour le compte-rendu !
Mais le Carnaval de Rio, ce n'est pas seulement le défilé des plus prestigieuses écoles de la ville (et donc du pays, car le Carnaval, C'EST Rio, n'en déplaise aux pitoyables tentatives de ces laborieux
paulistas qui ne sont bons que pour bosser sous le ciel plombé et pollué d'une mégalopole austère, voire sinistre :), c'est aussi (et certains vont jusqu'à dire surtout, j'y reviendrai) les quelques 420
blocos (défilés de rue) qui promettent de mettre la ville sens dessus dessous jusqu'au milieu de la semaine prochaine ! Ceux-ci, dont les noms ne ressemblent le plus souvent à rien ("O Pluto é o filho da Pluta" -"Pluto est le fils de Pluta", "Unidos do faz quem quer" -"Union de ceux qui font ce qu'ils veulent", "Ta cheio de maluco ai" - "C'est plein de tarés ici"...), se fixent comme unique objectif de réunir le plus grand nombre possible de
foliões (fêtards), et de défiler dans la plus grande anarchie, sous un soleil de plomb, en buvant force bières et en urinant plus que de raison !
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Cordão da Bola Preta, 500.000 personnes au taquet dans le Centro... |
A Rio, deux écoles (sic !) s'affrontent sur le sujet des
blocos : certains (la majorité ?) estiment que le côté "plus spontané, plus festif, plus
carioca, en un mot : plus gai" des défilés de rue reflète beaucoup plus l'âme "intime" du Carnaval. C'est l'avis de mon collègue blogueur Thierry, et de son excellent blog (au demeurant),
Bossa Nova Brasil. D'autres estiment (une minorité, grognonne et souvent Leblonneuse ou Gaveaienne -les quartiers les plus "bourgeois/tristes" de la ville) que ces
blocos souillent les rues et abîment l'image de la ville. Mon avis est plus nuancé : je constate, avec un soupçon de nostalgie, voire de tristesse, que mes temps de biture sont derrière moi, et que dans le fond, faire du coller-serrer sous 35°C avec des jeunes éphèbes bronzés qui m'arrosent de leurs bières tièdes (si ce n'est pas d'un autre liquide, tout aussi tiède) ne m'éclate plus autant que lorsque j'écumais les fêtes de Pampelune, voici déjà bientôt 20 ans :)...Mais je n'en respecte pas néanmoins l'envie d'en découdre de ces sympathiques hordes de sans-soifs, qui contribuent tout de même a mettre un sacré beau bordel dans la ville, ce qui est dans le fond plutôt sympa, voire subversif !
Je soupçonne néanmoins la majorité de mes congénères
gringos (soit tous ceux qui ne sont pas natifs do Brasil) de trouver les blocos "cools" simplement pour faire plus
cariocas (ce qu'ils ne sont pas, et moi non plus). Et ça je dois avouer que ça m'agace un chouia...
Bref, trêve de polémique, pour tout savoir là aussi sur les lieux, dates et heures des défilés de tous les
blocos, une seule adresse : l'excellent espace du Globo réservé au Carnaval, et ça se passe
ici !
Ah, encore deux bons plans avant de vous laisser emporter par la
folia carnavalesca ! :
- N'oubliez pas les nombreux bals qui se déroulent tout le long des 5 jours du Carnaval et qui renaissent de leurs cendres, après avoir brillé dans les années 80 et sombré dans les années 90. Si j'en ai un seul à vous conseiller , c'est évidemment le
Baile Vermelho e Preto de mon
Flamengo, qui aura lieu ce samedi 5 au Clube Monte Libano, à partir de 19h. Avec un peu de chance, vous y croiserez notre nouvelle idole,
Ronaldinho Gaucho !
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Mengãoooooooo !! |
- Pour les amateurs de spectacles sportifs et/ou diurnes, ne ratez pas les tournois de beach-volley au bout de la plage d'Ipanema, dont les vainqueurs de chaque sexe se verront décerner le trophée (très prisé) de
Rei e Rainha da Praia (Roi et Reine de la Plage, rien que ça...). Tournoi femmes les 5 et 6 mars, et tournoi hommes les 12 et 13 ! Qui délogera la sculpturale Larissa, vainqueur l'année dernière ?
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Larissa, qui n'est pas métisse d'Ibiza... |
Et pour terminer :
BOM CARNAVAL 2011 !!
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