04 décembre 2011

La mort de Socrates, génie du football

Cette journée du 4 décembre 2011 promettait d'être magnifique sur le plan du football do Brasil : c'est jour de décision, on saura en effet ce soir qui, des Corinthians de São Paulo (qui jouent un clasico brûlant contre leurs ennemis jurés de Palmeiras) ou du Vasco da Gama (qui affronte mon Flamengo au stade d'Engenhão qui promet de bouillir comme aux plus belles heures du Maracanã), sera le nouveau champion du Brasileirão 2011, succédant ainsi au Fluminense FC, sacré l'année dernière après 25 ans de disette.

Mais une triste nouvelle vient jeter une ombre sur la fête, en l'occurence l'annonce de la disparition à 57 petites années de Socrates, le doutor (il était également diplômé de médecine), l'un des plus beaux joueurs que le Brésil ait vu naître, le capitaine de la plus brillante équipe de football ayant jamais existé (la Seleção des années 1982-86, qui n'a malheureusement jamais été sacrée championne du monde), la plus grande idole de l'histoire des Corinthians (pour lesquels il a joué de 1978 à 1984), un des ces joueurs d'une classe et d'une élégance rare, à l'instar de son coéquipier de sélection Zico, qui vous donne envie d'aimer jusqu'à l'excès le football.

Socrates, la classe faite footballeur

Socrates nous a donc quitté à l'aube de ce grand dimanche de football. Il ne verra donc pas le sacre probable (et souhaité) de son club de coeur, qui en empochant son 5ème titre national, lui rendrait ainsi le plus beau des hommages.

26 novembre 2011

My Little Brasil, LE site d'information pour les futurs expatriés !

Je reçois régulièrement des messages de la part de compatriotes français (ou francophones) souhaitant changer d'air, et me posant des questions sur les démarches à entreprendre pour venir s'installer et vivre dans notre beau Brésil. J'essaie d'y répondre dans la mesure de mon temps disponible (qui fond ces dernières semaines comme une Picolé au soleil d'Ipanema), sans toutefois être bien convaincant et exhaustif, je le crains.

Et voilà que j'apprends le lancement d'un petit site (mais qui a vocation à devenir grand), conçu et piloté par Alexandrine Brami, la fondatrice du réseau Linkedin-ien France Brasil Alumni, qui regroupe les diplômés des universités et des grandes écoles françaises résidant au Brésil, qui répond au doux nom de My Little Brasil ! Et il faut bien avouer que le bébé est plutôt bien né, puisqu'il met à la disposition des nombreux internautes francophones qui recherche donc le grand frisson do Brasil une mine d'informations pratiques pour faire le grand saut vers São Paulo ou Rio de Janeiro (dans mon cas, le choix du second nommé sonne comme une évidence, je dis ça, je ne dis rien ;), ou toute autre métropole du Géant-Plus-Endormi-Du-Tout de l'Amérique Latine.


Bref, trève de logorrhée (vous aurez noté que je ne sais pas faire synthétique ;), un seul mot d'ordre : mettez donc My Little Brasil dans vos favoris si vous voulez vous expatrier au Brésil ! Longue vie à lui, et un grand parabens à sa fondatrice et à ses animateurs !

05 novembre 2011

Boycottons les Favela Tours !

Je ne crois pas vous avoir déjà dit toute l'aversion qui est la mienne lorsque je croise dans les rues de Copacabana (où le terrain n'est pas vraiment accidenté...) ces jeeps monstrueuses abritant une cargaison de blancs-bec en short de l'US Army, partant à l'assaut des morros de Rio à la "chasse" aux favelados comme ils iraient au safari dans le cratère du Ngorongoro
J'ai ainsi beaucoup aimé le dessin de Rash Brax que m'a envoyé récemment mon amie québécoise Anne-Marie (avec qui j'avais fait un tour dans la comunidade de Santa Marta, à Botafogo, en août 2010). 
A découvrir ci-dessous ! 

Cliquer pour afficher en + grand ! 

Ah oui autre chose avant de conclure : j'ai reçu plusieurs messages (à vrai dire pas désagréables, cela prouve que je suis un peu suivi ;) de lecteurs inquiets de mon silence de ces dernières semaines. Le fait est que j'ai commencé une nouvelle aventure professionnelle, passionnante et excitante, mais qui m'occupe ma foi un petit peu : je suis en charge du développement du portail de cinéma brésilien Adorocinema.com, qui a été racheté voici quelque temps par le grand frère français Allociné.com. Je promets néanmoins de continuer à vous faire partager mon quotidien carioca avec plus de régularité dans les prochains mois !

15 octobre 2011

Les meilleurs restaurants de Rio : à boire et à manger !

Voici bien longtemps que je n'ai pas pris ma plume pour vous émoustiller les papilles gustatives : en vérité, après une rapide recherche, je n'ai en effet publié qu'un post sur le sujet en 30 mois de vie carioca, et c'était il y a plus de deux ans, où je consacrais la triplette (toujours vaillante) Zaza Tropical - Quadrucci - Satyricon.

Pourquoi ce silence interminable ? Ce n'est pas que je ne sais pas succomber pas de temps à autre aux plaisirs de la (bonne) chère, c'est plus simplement qu'en bon français (il faut bien qu'il nous reste au moins un domaine réservé en ces temps de discrédit sur notre vieille nation), je dois avouer que l'offre gastronomique de Rio est loin de concurrencer (à l'exception de l'ardoise en fin de repas) notre Paris national, ou même une simple capitale régionale de notre bel hexagone.

Je veux néanmoins profiter de la sortie annuelle du guide gastronomique de référence de Rio, en l'occurrence le très exhaustif (plus de 400 restaurants recensés) Comer e beber ("manger et boire") de l'excellent Veja Rio, supplément hebdomadaire du moins excellent (quoique trop libéral à mon goût, mais on ne se refait pas et c'est un autre sujet :) newsmagazine Veja, pour faire un petit update du panorama culinaire de notre capitale tropicale, où l'on sait également déguster autre chose que le prato de base arroz e feijão (riz et haricots noirs) !

Comer & Beber Veja Rio : miam ! 

Petit miscellanée de news gastronomiques à la sauce "Frenchman" bien entendu, enrobée donc d'une pincée de mauvaise foi, en deux temps trois mouvements ! :

1. Rio n'a définitivement qu'un seul grand restaurant, et c'est un français qui le tient :
Je me le tiens pour dit, cochon qui s'en dédit : Le Pré Catelan (le restaurant de l'hôtel Sofitel de Copacabana, drivé de main de maître par le brillant -et stéphanois, pléonasme donc- Roland Villard est le seul établissement carioca qui glanerait une étoile dans le guide Michelin. Et ce n'est pas une insidieuse et misérable fiscalização d'une équipe hygiéniste francophobe dans cet établissement de haute volée qui viendra altérer mon jugement, na !

2. Les restaurateurs cariocas sont de fieffés gangsters :
Quelques exemples parmi d'autres :
Roberta Sudbrack, ci-devant autoproclamée reine de la nouvelle génération des chefs locaux, et un menu somme toute vaguement quelconque au final : 700 R$ pour deux (et c'était il y a déjà 18 mois) ;
- Antiquarius, le prétendu meilleur restaurant portugais (bacalhau et cie) de la ville, une cuisine d'une tristesse insigne servie par des garçons trempés dans le formol : 650 R$ pour deux ;
- Sushi Leblon, où deux makis qui se battent en duel et quatre sashimis qui font une partie carrée reviennent au bout du compte à 300 R$ pour deux, sous le prétexte qu'il y a Leblon dans Sushi Leblon (Leblon au carré même, puisqu'on est dans la très chic rua Dias Ferreira) - sans compter la note de l'oto-rhino, puisqu'on rentre à la maison salement enrhumé à avoir passé deux heures sous une clim' reglée à 12°C et qui souffle plus fort que le blizzard canadien.
Bref, rendez-nous notre bon bistro parigot où l'on s'envoie oeuf mayo - confit de canard - tarte tatin pour 15 € café compris ! :)

3. L'Oro, le nouvel Eldorado ?
Le Show Rio Gastronomia, en août dernier, en le consacrant déjà, m'avait mis la puce à l'oreille. Le Comer e beber, en le célébrant de nouveau, m'amène à croire au miracle : l'Oro, que le jeune chef Felipe Bronze (qui n'a pas encore coulé) a inauguré voici une petite année, serait-il ce deuxième restau de haute volée qu'attend le tout Rio (n'en déplaise aux sus-cités, ou aux autres qui ont encore du boulot pour prétendre à la couronne -Olympe, Gero, Siri Mole e tutti quanti) ? Les auspices sont favorables, il faudra donc se rendre très prochainement rua Frei Leandro, au Jardim Bôtanico, pour valider l'impression qu'un nouvel havre de gastronomie fine et reluisante a vu le jour...en espérant, sans trop y croire, que la note soit aussi tamisée que les lumières enchanteresses de ce nouvel amphitryon.

L'Oro, quelle médaille au final ? 

Ah, encore quelques lignes en forme de dica (reco, bon plan) pour les sensibles du palais :
- A Rio, "tapas" se dit "La Fabrique", et en aucune manière "Venga".
- Pour les fans de bonnes pâtes, c'est le Terzetto Café qu'il vous faut, et pas son grand frère (trop cher et trop guindé) le Terzetto tout court.
- Le bon plan du dimanche midi de verão (été), après un bon bain de soleil au Posto 8 : le Botequim pé limpo (chic) Astor, de l'autre côté de l'avenue Vieira Souto (le bord de mer d'Ipanema).
- Allez un dernier pour la route : vous cherchez la meilleure viande de Rio sans le côté agité de la churrascaria ? C'est le Giuseppe Grill qu'il vous faut (oui je sais le nom est naze mais le restaurant "envoie" de la pure barbaque, et une carte des vins de haut vol !).

Bom apetite !

03 septembre 2011

Pollution, le drame carioca

Si Rio est une ville d'une beauté fascinante, et qu'elle ne vole en rien son appellation de Cidade Maravilhosa, elle est malheureusement -et très régulièrement- maltraitée par ses habitants, et ce depuis des décennies. La croissance effrénée de la ville dans la deuxième moitié du XXème siècle, ajoutée à l'incurie des pouvoirs publics incapables d'investir durablement dans l'assainissement des eaux usées et le traitement des déchets font qu'encore aujourd'hui moins de la moitié des domiciles de l'Etat de Rio disposent du tout à l'égout (selon une étude de l'IBGE -l'INSEE brésilien- parue en 2008). J'ai ainsi pu déjà partager avec vous ma consternation devant le cloaque immonde qu'est devenue la baie de Guanabara, dans laquelle se déverse quantités de rivières polluées, charriant avec elles, dans un rythme effréné et effrayant, plus de 20.000 litres de déchets...par seconde ! Et je vous ai également parlé du fait que la pollution va jusqu'à envahir le sable des plages : les déchets ménagers ne sont ici plus en cause, c'est plus nos "amis" les bêtes et leurs matières fécales qu'il faut incriminer, mais aussi le jeito (style) tout carioca de répandre allègrement ses détritus sur la plage, au mépris du respect de l'environnement et des ses congénères plaisanciers.

Et voilà que je découvre, consterné (de nouveau), dans le Globo du jour (celui d'hier, pour être tout à fait honnête), deux photos des nouveaux dommages que l'homme, dans sa folie coutumière, fait subir à l'environnement dans les très proches environs de la ville de Rio.


Il est commun de penser que le très coté Barra da Tijuca, le quartier des nouveaux riches cariocas, est protégé des dommages environnementaux, de part son relatif éloignement avec la baie de Guanabara, mère de toutes les pollutions (du moins l'imaginait-on). A la vue de la photo ci-dessus, les baigneurs, surfeurs et kiteurs de la plage de Pépé, ou de celle, voisine, de Joatinga, vont devoir ranger sungas (les maillots échancrés typiquement caricoas) et autres planches en tout genre : cette gigantesque tâche noire qui s'écoule depuis le canal de Joatinga est de l'égout, et rien d'autre. Elle est la triste résultante de l'extrême pollution qui règne dans les lacs de Tijuca, Jacarepagua et Marapendi, pourtant préservés d'une quelconque atteinte à leur propreté jusqu'au début des années 80. L'urbanisation à marche forcée, la cupidité des promoteurs locaux et l'aveuglement des pouvoirs publics (stimulé il est vrai par les multiples propinas -dessous de table- dont ils ont bénéficié) ont fait de ce coin de paradis une plage impropre à la baignade toute l'année durant.


De l'autre côté de la baie de Guanabara, c'est Niteroi, une ville moderne de quelques 500.000 âmes, moderne et sans cachet particulier, célèbre avant tout pour son Musée d'Art Contemporain, conçu par le toujours vert Oscar Niemeyer (qui va quand même sur ses 104 ans cette année !). Depuis le centre de Niteroi courent quelques cours d'eau, ou ce qu'il en reste, en direction des plages (dont quelques-unes superbes) du nord de la ville, ou vers la fameuse baie de Guanabara, au sud. La photo ci-dessus montre que l'eau de la rivière a bien du mal à se frayer un chemin, entre pneus usagés, sacs plastiques, canettes et autres parapluies (!). L'odeur fétide et la vision dantesque incommodent tout un quartier, sans que cela ne semble émouvoir plus que cela la préfecture de la ville -il faut dire bien peu aidée par les très mauvaises habitudes prises par les habitants de balancer à peu près tout à peu près n'importe où...

Les brésiliens, et les cariocas en particulier, ont hérité de Mère Nature d'un trésor prodigieux. Il serait bon, pour leur propre salut et celui de l'humanité tout entière ("Amazonie, poumon vert...") qu'ils songent à le préserver un peu (voire beaucoup) mieux.

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